décès : 1959 : Jean de La Varende, écrivain français (° 24 mai 1887).
Aux confins du sauvage pays d'Ouche, à la lisière du Perche dont les verdoyantes collines se coupent de gorges profondes toutes parcourues d'eaux fuyantes et de sources vives, s'élève le château de Tainchebraye où vécut, il y a un siècle, un homme dont la Normandie entière s'occupa et qui survit dans les mémoires comme un grand trouble historique.
Le comte Roger de Tainchebraye a combattu en 1814 pendant la campagne de France. Haché par les sabres des Cosaques, laissé pour mort puis recueilli, soigné, sauvé, il gardera pourtant à l'âge de l'amour un visage broyé qui ne peut être qu'un objet d'horreur et de dégoût pour tous et pour toutes. Ainsi, grièvement blessé au visage, Roger de Tainchebraye, jeune homme de 22 ans, « Don Juan » de sa Normandie natale, est obligé de porter un masque qui dissimule sa mutilation. Est-ce sa terrible blessure qui le fait mieux aimer ? Mystère du cœur féminin !
On le surnomme « Nez de Cuir ». Cynique à souhait, il multiplie les conquêtes et ses aventures ne se comptent plus. Nez-de-Cuir va être pendant quinze ans le plus redoutable Don Juan de la région. Et toute sa vie sera une longue frénésie, souffrante et fière, qui s'élèvera finalement vers Dieu comme vers le havre ardemment et inconsciemment recherché.
Une seule femme lui résiste, Judith de Rieusses. Roger en tombe follement amoureux mais refuse le mariage. Judith épouse le marquis de Brives, dont le jeune homme devient le fidèle ami. À la mort du marquis, une violente scène oppose Judith et Roger. Ce dernier enlève son masque. Ne supportant pas sa déchéance et la pitié de Judith, Nez de Cuir s’éloigne à jamais.
Nez-de-Cuir a existé. Dans l'univers de La Varende, il s'agissait de son grand-oncle Marie Louis Achille Périer de La Genevraye1, qui fut également blessé à la campagne de France (1814). Né en 1787, il était fils de François Charles Guillaume Périer, seigneur de la Genevraye, ancienne paroisse du diocèse de Lisieux (né en 1740, mort le 25 mars 1793), et de Marie Madeleine Marguerile Guéroult de Freuville (1760-1833), originaire de Mortagne-au-Perche. Il épousa Clarisse de La Haye (décédée en 1833). Conseiller général de l'Orne, chevalier de la Légion d'honneur, il mourut le 31 juillet 1853, laissant ses biens et son siège à son fils le comte Louis de la Genevraye (né en 1819, mort le 18 mai 1892). Le château de la Genevraye, près du Merlerault, est ensuite passé dans la famille de Gasté.
La Varende composa son roman avec des lettres du héros conservées dans les archives familiales et en reprenant les souvenirs qu’il avait laissés dans la région. Le pavillon de Tainchebraye, dans les bois, existe lui aussi. Il s'appelle la Gallardière, et se trouve près de Mortagne-au-Perche.
À Beaumesnil, également, on retrouve le souvenir de Roger de Tainchebraye et de Judith de Rieusses. Beaumesnil, dans Nez-de-Cuir, est appelé « Mesnilroyal ».
.ses romans :
- Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, Rouen, Maugard, 1936 ; Paris, Plon, 1937.
- Le Centaure de Dieu, Paris, Grasset, 1938.
- Le Sorcier vert, Paris, Sorlot, 1938.
- Man' d'Arc, Paris, Grasset, 1939
- Le Roi d'Écosse, Paris, Grasset, 1941.
- L'homme aux gants de toile, Paris, Grasset, 1943.
- Le Troisième Jour, Paris, Grasset, 1947.
- Indulgence plénière, Paris, Grasset, 1951.
- La Dernière Fête, Paris, Flamamrion, 1953.
- Le Souverain Seigneur, Paris, Grasset, 1953.
- La Sorcière, Paris, Flammarion, 1954.
- L'amour de monsieur de Bonneville, Paris, Plon, 1955.
- Six lettres à un jeune prince, Paris, La Palatine, 1955
- Le Cavalier seul, Paris, Flammarion, 1956.
- Cœur pensif, Paris, Flammarion, 1957.
- Monsieur le Duc, Paris, Flammarion, 1958.
- Un sot mariage, Paris, Hachette (coll. Bibliothèque verte), 1959.
- L'Amour sacré et l'Amour profane, Paris, Flammarion, 1959*
- La Partisane, Paris, Flammarion, 1960*
- Le Non de monsieur Rudel, Paris, Flammarion, 1962*
Jean Balthazar Marie Mallard de La Varende Agis de Saint-Denis, baron Agis de Saint-Denis, « vicomte » de La Varende, connu sous le nom de Jean de La Varende, né le 24 mai 1887 au château de Bonneville à Chamblac (Eure), mort le 8 juin 1959 à Paris, est un écrivain français.
Auteur d'une vingtaine de romans, d'une dizaine de biographies, de diverses monographies sur la Normandie et de plus de deux cents nouvelles, La Varende s'est surtout attaché à l'évocation du terroir normand avec ses curés de campagne, ses paysans et ses hobereaux, tout en exprimant sa nostalgie de l'Ancien Régimeet sa passion pour la mer et les marins.
Sur une idée de Vilvirt
en suivant l'éphéméride...
envie succomber à la tentation... d'autant plus que trouvé quelques volumes chez mon bouquiniste...
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