
prix Nobel de littérature 2002

C'est Nathalie comme première lectrice, qui nous le présente.


Une première partie, d’une centaine de pages, met en scène un vieux, écrivain, vivant de traductions de l’allemand (métier exercé par Kertész), cherchant une nouvelle idée de roman.
Mazel, Pour l'instant le seul que j'ai lu de cet auteur (difficile) est celui-ci,
lors de l'attribution de son Nobel de littérature... je l'avais trouvé très impressionnant, à tel point que je n'ai pas osé encore en lire un autre.

Mais voilà Nathalie qui me tente, fort possible que je l'ai lu dans de mauvaise condition, il serait bon que je le relise. Si quelqu'un veut en faire une lecture commune, pourquoi pas.
8 septembre 2011
Nathalie poursuit sa lecture http://chezmarketmarcel.blogspot.com/2011/09/je-ne-sifflote-plus-guere-que-gustav.html, avec Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas de Imre Kertész,
Un livre étrange, dérangeant, où Kertész réfléchit sur le fait d'être juif et de transmettre sa judéité, sur son sentiment de culpabilité, présent dès l’internat et son enfance, achevé avec Auschwitz. L’écriture est enfin comprise, non plus seulement comme un besoin maniaque (comme dans Le Refus où elle reste inexpliquée), mais aussi comme un moyen de creuser sa tombe dans les nuages, parce qu’il y a beaucoup plus de place. Auschwitz n’est pas un événement relégué dans le passé, mais fait partie de son présent.
8 septembre 2011

Un livre étrange, dérangeant, où Kertész réfléchit sur le fait d'être juif et de transmettre sa judéité, sur son sentiment de culpabilité, présent dès l’internat et son enfance, achevé avec Auschwitz. L’écriture est enfin comprise, non plus seulement comme un besoin maniaque (comme dans Le Refus où elle reste inexpliquée), mais aussi comme un moyen de creuser sa tombe dans les nuages, parce qu’il y a beaucoup plus de place. Auschwitz n’est pas un événement relégué dans le passé, mais fait partie de son présent.

Né dans une famille juive modeste (son père est marchand de bois et sa mère petite employée), il est déporté à Auschwitz en 1944, à l'âge de 15 ans, puis transféré à Buchenwald. Cette expérience douloureuse le marque profondément et nourrit toute son œuvre, intimement liée à l'exorcisation de ce traumatisme et à l'édification d'une patrie littéraire pour un être condamné à constater l'absurdité du monde car on lui a, un jour, « refusé le statut d'être humain »1.
Revenu en Hongrie, en 1945, il se retrouve seul, tous les membres de sa famille ayant disparu. En 1948, il commence à travailler comme journaliste. Mais le journal dans lequel il travaille devient l'organe officiel du Parti communiste en1951, et Kertész est licencié. Il travaille alors quelques temps dans une usine, puis au service de presse du Ministère de l'Industrie.
Congédié à nouveau en 1953, il se consacre dès lors à l'écriture et à la traduction. C'est la découverte d'Albert Camus (avec la lecture de L'Étranger) qui lui révèle, à 25 ans, sa vocation. La philosophie de l'absurde sera par ailleurs un modèle fondateur pour son œuvre. À partir de la fin des années 1950 et tout au long des années 1960, il écrit des comédies musicales pour gagner sa vie. Il traduit de nombreux auteurs de langue allemande, tels que Nietzsche,Hofmannsthal, Schnitzler, Freud, Roth, Wittgenstein et Canetti, qui ont eu une influence sur sa création littéraire. Dans les années 1960, il commence à écrire Être sans Destin, récit d'inspiration autobiographique, sobre, distancié et parfois ironique sur la vie d'un jeune déporté hongrois. Ce roman évoque notamment le point de vue de la victime dans l'histoire et son conditionnement occasionnel, voire banal, à l'entreprise de déshumanisation menée par l'Allemagne nazie. Cette acceptation passive et ordinaire de l'univers concentrationnaire peut être distinguée du témoignage de Primo Levi dans Si c'est un homme. L'ouvrage ne peut paraître qu'en 1975, pour un accueil assez modeste. C'est seulement après sa réédition, en 1985, qu'il connaît le succès.