Roland Lecavelé, dit Roland Dorgelès, né le 15 juin 1885 à Amiens et mort le 18 mars 1973 à Paris, est un journaliste et écrivain français, membre de l'Académie Goncourt de 1929 à 1973.
En 1914, bien que deux fois réformé précédemment pour raison de santé, il s'engage en se faisant appuyer par Clémenceau, son patron au journal L'Homme libre. Il est versé au 74e régiment d'infanterie de ligne de Rouen le 21 août 1914. Il combat en Argonne et au nord de Reims; puis passe au 39e régiment d'infanterie de ligne. Il participe aux combats du bois du Luxembourg en février 1915, à la Deuxième bataille d'Ypres dans le cimetière de Neuville-Saint-Vaast en juin 1915 entre autres. Il devient élève pilote, est nommé caporal et décoré de la Croix de guerre.
En 1919, il publie le roman qui le rend célèbre, Les Croix de bois, inspiré de son expérience de la guerre. Le roman obtient le Prix Fémina la même année les jurés du Prix Goncourt ne lui avaient accordé que quatre voix, contre six à À l'ombre des jeunes filles en fleurs de Marcel Proust.
En 1917, il était entré au Canard enchaîné, où il se lie d'amitié avec Henri Béraud et Paul Vaillant-Couturier. Il publie dans ce journal un roman satirique intitulé La Machine à finir la guerre. Il écrit des articles dans la même veine et dans le même journal entre 1917 et 1920. Pour certains de ses articles, il utilise le pseudonyme de Roland Catenoy, mais les plus importants (feuilletons, contes, articles polémiques) paraissent sous son nom. Les profiteurs de guerre, les députés, les forces de police sont particulièrement visés, ainsi que ceux qui tentent de diaboliser les bolcheviques.
En 1923, il se marie à Hania Routchine, une artiste lyrique d'ascendance russe. Un séjour en Indochine lui inspire Sur la route mandarine. En 1929, il succède à Georges Courteline à l'Académie Goncourt.
En 1939, il devient correspondant de guerre pour Gringoire. C'est lui qui serait à l'origine de l’expression « Drôle de guerre » qui restera à la postérité1. Il se réfugie à Cassis en 1940. Dès 1941, il cesse toute collaboration à Gringoire. Habitant à partir de novembre 1942 dans le Comminges, à Montsaunès, il y accueille son ami Raoul Dufy pendant un an. Montsaunès sert de cadre à son roman Carte d'identité publié en 1945.
En 1960, après le décès de sa première épouse, il se marie avec Madeleine Moisson. En 1954, il est élu président de l'Académie Goncourt, fonction qu'il occupe jusqu'à sa mort en 1973.
Roland Dorgelès fut président de l’Association des écrivains combattants. Il a donné son nom à une distinction littéraire délivrée par cette association, le Prix Roland Dorgelès créé en 1995 pour des professionnels de la radio et de la télévision « qui se sont particulièrement distingués dans la défense de la langue française. »
- Éditions originales
- La Machine à finir la guerre, avec Régis Gignoux, Albin Michel, 1917
- Les Croix de bois, Albin Michel, 1919 (Prix Fémina-Vie Heureuse, 1919) - chef-d’œuvre de Roland Dorgelès, engagé volontaire, est un témoignage exceptionnel sur la Première Guerre mondiale.
Avec un réalisme parfois terrible mais toujours d’une généreuse humanité, la vie des tranchées nous est décrite dans toute son horreur et aussi sa bouffonnerie, son quotidien et ses moments d’exception. - Le Cabaret de la belle femme, Édition française illustrée, coll. « Collection littéraire des romans fantaisistes », 1919 - Le Cabaret de la Belle Femme ! Un nom qui les faisait rêver, les poilus, sevrés d'amour ou tout simplement de féminité, au long des nuits de la guerre... Mais quand ils y parvinrent, pour une fois volontaires de bon coeur, afin de repérer et occuper la position, il n'y avait plus qu'un tas de gravats et de tuiles brisées.
Le romancier des Croix de bois, un des classiques de la Grande Guerre à l'égal des chefsd'oeuvre de Barbusse ou E.M. Remarque, nous raconte ici la guerre au quotidien, sans grandiloquence. Parfois humoristique, parfois ému, souvent désenchanté, Roland Dorgelès s'intéresse peu aux idées générales, à l'Histoire avec majuscule. Il s'intéresse à l'homme, à l'humanité ordinaire, à ses misères, ses cocasseries, ses petitesses et quelquefois sa grandeur. Et c'est pour cela qu'après des décennies, il reste à lire ou à relire. - Les Veillées du Lapin agile, 1920
- Saint Magloire, Albin Michel, coll. « Le roman littéraire », 1922
- La Boule de gui, illustrations de André Dunoyer de Segonzac, Éditions de la Banderole, 1922
- Le Réveil des morts, Albin Michel, 1923
- La Dernière Relève, Durassié, in Les Beaux contes illustrés, n° 4, novembre, 1924
- Montmartre, mon pays, Les Artisans imprimeurs, 1925
- Le Cadastre littéraire, ou une heure chez M. Barrès, Émile-Paul, 1925
- Sur la route mandarine, Albin Michel, 1925
- Partir…, Albin Michel, 1926
- Le Promeneur nocturne, À la Cité des livres, coll. « Les Familiers de la Cité des livres », 1926
- La Caravane sans chameaux, Albin Michel, 1928
- Souvenirs et réflexions sur les "Croix de bois", Les Nouvelles littéraires, novembre-décembre 1928
- Écrit sur l'herbe, Cahiers libres, 1928
- Écrit sur le sable, Cahiers libres, 1928
- Souvenirs sur Les Croix de bois, À la cité des livres, 1929
- A la recherche de Baranavaux, Fournier, coll. « de l'Ancre », 1929
- Marcel Prévost, Francis de Croisset, Joseph de Pesquidoux, Le Jasmin d'argent, A. Sauriac, 1929
- Chez les beautés aux dents limées, Laboratoires Martinet, 1930
- Entre le ciel et l'eau, illustrations de Eugène Corneau, Crès, 1930
- Le Château des brouillards, Albin Michel, 1932
- Deux Amateurs de peinture, F. Paillart, coll. « Les Amis d'Édouard », 1932
- Si c'était vrai ?, Albin Michel, 1934
- La Corde au cou, in Gringoire n° 354, 16 août 1935
- Quand j'étais montmartrois, Albin Michel, 1936
- Vive la liberté !, Albin Michel, 1937
- Le dernier moussem, illustrations de Debax, Les Laboratoires Deglaude, 19382
- Frontières. Menaces sur l'Europe, Albin Michel, 1938
- L'Esprit montmartrois avant la guerre, illustrations de Dignimont, Laboratoires Carlier, 1939 ;
- Retour au front, Albin Michel, 1940;
- Sous le casque blanc, Éditions de France, 1941;
- Route des tropiques, Albin Michel, 1944;
- Carte d'identité. Récit de l’Occupation, Albin Michel, 1945;
- Vacances forcées, 1945;
- Bouquet de Bohème, Albin Michel, 1947;
- Au beau temps de la Butte, illustrations de Van Dongen, Nouvelle librairie de France, 1949;
- Bleu horizon, Albin Michel, 1949;
- Portraits sans retouche, Albin Michel, 1952;
- Dufy, Louis Carré, 1953;
- Le Tombeau des poètes. 1914-1918, illustrations de André Dunoyer de Segonzac, Vialetay, 1954 ;
- Tout est à vendre, Albin Michel, 1956;
- La Drôle de guerre, Albin Michel, 1957;
- Promenades montmartroises, illustrations de Dignimont, Vialetay/Trinckvel, 1960;
- A bas l'argent!, Albin Michel, 1965;
- Lettre ouverte à un milliardaire, Albin Michel, coll. « Lettre ouverte », 1967;
- La Banane empoisonnée, 1967;
- Le Marquis de la Dèche, Albin Michel, 1971;
- Images, Albin Michel, 1975 (ISBN 2-226-00226-X);
- Je t'écris de la tranchée, Albin Michel, 2003 (ISBN 2-226-14187-1)3;
- Mon chasseur d'éléphants, Brunier-Bayer;
- Voyage de noce, Brunier-Bayer;
- La Vérité sur le communisme, avec Walter Citrine et M. Yvon, Office central anticommuniste ;
- Je t'écris de la tranchée,préface de Micheline Dupray, introduction de Frédéric Rousseau, collation de lettres écrites entre 1914 et 1918, Albin Michel, 2003 (ISBN 2-226-14187-1).
souvenirs de lecture... bien lointain...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire