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mardi 11 octobre 2011

Peter Meazey - La Jegado l'empoisonneuse bretonne

de Meazey Peter
4ème de couverture :
  • Hélène Jégado est l'une des plus grandes empoisonneuses de tous les temps. Son exécution à Rennes en 1852 met fin à une carrière commencée 18 ans plus tôt dans son Morbihan natal. Ses victimes se comptent par douzaines : des hommes, des femmes, des enfants, des curés...
    Peter Meazey nous entraîne dans les coulisses des presbytères et des maisons bourgeoises sur les pas de cette cuisinière infatigable qui a mijoté ses forfaits en toute impunité pendant dix-huit ans. L'histoire de La Jégado, criminelle hors normes, laisse encore un drôle de goût un siècle et demi plus tard.- Editeur : Astoure 
Né au Pays de Galles en 1944, Peter Meazey vit en Bretagne depuis vingt-cinq ans. Guide-interprète à Dinan, il est l'auteur de plusieurs livres sur l'histoire et le patrimoine. Ses contes "nocturnes et nuisibles" ont été publiés chez Astoure en 2004 sous le titre La Ronde de Nuit.

1933 - Orpheline de mère en 1810, née 28 prairial de l'An XI au village de Kerordevin en Plouhinec, c'est à dire le 17 juin 1803, 
dans un petit hameau tout près de Lorient dans le Morbihan,  Hélène est placée à l'âge de 7 ans, comme domestique dans un presbytère, sur la recommandation d'une tante. 

Si cela nous paraît bien jeune, n'oublions pas qu'à l'époque les enfants de paysans travaillaient déjà dans les champs, et qu'être placée ainsi, auprès d'un curé, était en quelques sorte un "avancement".

En 1833, elle est placée chez le vicaire de Guern, où 7 personnes vont périr... on pense à une épidémie de choléra, elle est considérée comme une miraculée, mais portant la poisse. De 1834-1841 elle va faire différentes place, comme cuisinière à Bubry, Auray, Locminé, Pontivy, Hennebont, Lorient, où 40 personnes vont succomber. 

En 1841, encore un décès, celui d'une femme de chambre à  l’hôtel du Bout du Monde où elle a trouvé du travail. Elle se calme un peu entre  1841 à 1849, se contentant de voler...

Enfin en 1850, elle arrive à Rennes et est employée comme cuisinière chez un avocat et professeur de droit, M. Théophile Bidard de La Noe. Peu de temps après son arrivée Rose Tessier, femme de chambre, meurt dans d'atroces souffrances. 

Sa remplaçante, Françoise Huriaux, tombe à son tour malade, et ne devra son salut qu'à sa mère venue la reprendre pour la soigner. 

La troisième, Rosalie Sarrazin, n'aura pas cette chance et décédera à son tour dans les plus brefs délais.

On se demande bien comment elle n'a pas été découverte plus tôt. Il y a bien eu quelques soupçons, mais la bonne Hélène était si prévenante auprès de ses malades, les veillant jours et nuits. Il semble tout de même que son dernier employeur, qui voulait la renvoyer, ait pensé qu'il était lui-même en danger, Rosalie est morte en mangeant le plat de petits pois cuisinés pour lui.

Une autopsie sera pratiquée sur les trois dernières victime, et l'on trouvera de l'arsenic. Il semble bien qu'à l'époque, il était facile de s'en procurer, ne serait-ce qu'avec la "mort au rat" ou le papier tue-mouches que l'on trouvait partout. Et si elle l'avait acheter, aucun pharmacien n'est venu le confirmer lors du procès.

Le procès d'Hélène s'ouvre à Rennes, devant la cour d'assise d'Ille et Vilaine, le 6 décembre 1851. Personne n'a le moindre doute au sujet du jugement final, les preuves contre l'accusée sont tellement accablantes que la condamnation ne peut être qu'une formalité. Même les témoins cités par la défense, Maître Magloire Dorange, l'enfonceront encore un peu plus.

L'acte d'accusation se fera sur la base de 3 meurtres,  3 tentatives de meurtres et des vols domestiques, pour les autres cas, 36 meurtres dont celui de sa propre soeur, sur une période de 18 ans, manque de preuves, et délits prescrits.

Maître Dorange plaide la folie, mais Hélène n'avoue pas, il n'y aura pas de grâce malgré son cancer,  la condamnation à mort est prononcée et exécutée au Champs de Mars à Rennes, un jeudi matin de l'an 1852, le 26 février par une aube blafarde.
Je dirais... un roman passionnant, sauf que, ce n'est pas un roman, mais un fait divers. 

citations :

"Hélène Jégado détient le record mondial du crime au féminin. A vrai dire, elle a largement dépassé ses concurrents masculins les plus célèbres. Oublions Landru, Petiot et compagnie, ce ne sont que de petits bricoleurs, des assassins du dimanche."

"Hélène Jégado, elle, n'est pas une dame de la haute société, loin s'en faut. Elle est pauvre, illétrée et, selon plusieurs témoins, laide et grossière."


ils en parlent...


curiosité historique...

Hélène Jégado est une empoisonneuse française (1803-1852).
L'exécution d'Hélène Jégado sur le Champ-de-Mars à Rennes le 26 février 1852 met fin à une carrière criminelle de 18 ans. Le nombre de ses victimes est impossible à déterminer avec précision car la plupart de ses forfaits ont été accomplis plus de dix ans avant son procès et ne pouvaient plus être jugés (prescription légale). On estime qu'elle a tué environ 36 personnes, y compris des enfants, notamment la petite Marie Bréger au château de Soye (Ploemeur) en mai 1841 - dix ans et un mois avant son arrestation. Son acte d'accusation comporte 3 meurtres et trois tentatives, ainsi que 11 comptes de vol domestique.
Le procès s'ouvre devant la Cour d'assises d'Ille-et-Vilaine le 6 décembre 1851 et se termine par la condamnation à mort le 14 décembre. Le discours final de Me Magloire Dorange, jeune avocat de 24 ans chargé de la défense, est un plaidoyer contre la peine de mort. Les circonstances politiques après le coup d’État de Napoléon III, le 2 décembre, ont fait que le cas a reçu peu d'attention dans les journaux au niveau national. A noter que le député Jean-Baptiste Baudin, médecin spécialisé dans les maladies de l'estomac, était cité à comparaître pour la défense mais a trouvé la mort sur les barricades du faubourg St-Antoine le 3 décembre. Hélène Jégado est guillotinée en 1852.
La culpabilité d'Hélène Jégado n'a jamais été mise en cause. Par contre, plusieurs mobiles ont été proposés sans vraiment convaincre.
Sa méthode était simple : cuisinière dans les presbytères et les maisons bourgeoises, elle ajoutait de la « poudre blanche » dans la soupe. Autrement dit, l'arsenic sous la forme de "mort-aux-rats".
« La Jégado » est le sujet d'une feuille volante en français (Complainte d'Épinal), d'un fascicule illustré de 32 pages dans la série Causes célèbres de tous les peuples d'A. Fouquier (vers 1865), et d'une complainte en langue bretonne de Jafferedo imprimé à Hennebont (1900).
Helene Jegado L'empoisonneuse Bretonne. de Pierre BouchardonOn trouve également un livre de Pierre Bouchardon publié chez Albin Michel en 1937 et La Jégado, l'empoisonneuse bretonne de Peter Meazey (La Plomée 1999, et format poche Astoure 2006).
Un épisode de la série En votre âme et conscience est consacré au cas d'Hélène Jégado en janvier 1967.
En 2006, le réalisateur français Pierre Mathiote met en scène, pour France 3, un docu-fiction intitulé La Jégado, avec, dans le rôle-titre Taïra Borée.- wikipédia
voir également : Violence des femmes
Empoisonneurs célèbres :

  • Agrippine la Jeune, fille de Germanicus et mère de Néron, fait assassiner son second mari Passienus Crispus, immensément riche, pour se lier à l’empereur Claude, son oncle. Puis elle fait empoisonner l’empereur Claude, le 13 octobre 54, à l'aide d'une empoisonneuse nommée Locuste (selon l'auteur romain Suétone, et son ouvrage Vies des douze Césars).
  • Néron, fils d'Agrippine, fait empoisonner son frère Britannicus (selon l'auteur romain Suétone, et son ouvrage Vies des douze Césars).
  • Charles II de Navarre, dit Charles le Mauvais.
  • La famille Borgia :
    • le pape Alexandre VI, Roderic de Borgia (bien que cela soit une rumeur). Lui-même serait mort en ayant bu du vin empoisonné.
    • César, fils de Rodéric Borgia.
  • Catherine Deshayes, dite La Voisin (voir Affaire des poisons).
  • Marie Lafarge : fut accusée d'avoir empoisonné son époux. Condamnée en 1840 aux travaux forcés à perpétuité, elle fut libérée mais cette affaire demeure une énigme judiciaire : l'époux serait en fait probablement mort de la typhoïde ;
  • l'Affaire des poisons : affaire célèbre à l'époque d'une série d'empoisonnements à Paris et à la cour royale, impliquant sous Louis XIVMadame de Montespan, la Marquise de Brinvilliers ...
  • Hélène Jégado : condamnée à mort en 1851 à Rennes pour 3 meurtres et 3 tentatives. Soupçonnée d'environ 36 empoisonnements à l'arsenic ;
  • Marie Besnard : surnommée « l'empoisonneuse de Loudun ». Elle fut accusée d'avoir empoisonné douze personnes à l'arsenic, dans un but purement successoral et financier. Elle fut acquittée, et certains scientifiques mettent encore aujourd'hui sa culpabilité en doute.

l'empoisonnement dans la littérature

  • Dans Le Comte de Monte-Cristo, Valentine de Villefort est empoisonnée par sa belle-mère qui veut faire main-basse sur l'héritage du grand-père (et de la grand-mère) de Valentine, mais celui-cimithridatisait Valentine depuis quelques années et elle survit.
  • Dans La Geste des Princes-Démons, cycle de science-fiction en 5 tomes écrit par l'écrivain américain Jack Vance, les Sarkoys originaires de la planète Sarkovy sont des maîtres empoisonneurs qui exercent leurs talents contre rétribution. Leur poison préféré est le kluthe, qui tue par simple contact, rapidement ou très lentement en fonction du dosage choisi. Une scène d'empoisonnement au kluthe est relatée dans le premier épisode de la série, "Le Prince des étoiles".
  • La recette des Borgia rapportée par Voltaire :
« La bave d'un cochon rendu enragé en le suspendant par les pieds, la tête en bas, et en le battant longtemps jusqu'à la mort. [...] Il semble que le poison des Borgia ait été un mélange d'acide arsénieux et d'alcaloïdes putrides. Il se préparait ainsi : on sacrifiait un porc, on saupoudrait d'acide arsénieux les organes abdominaux, et on attendait que la décomposition - retardée d'ailleurs par l'arsenic - fût complète. Puis, suivant qu'on comptait l'utiliser sous forme de poudre ou de gouttes, on n'avait plus qu'à faire sécher la masse putréfiée ou à en recueillir les liquides. »
« Rien n'est poison, tout est poison : seule la dose fait le poison. » Plus populairement : « L'excès nuit en tout. »2
Theophrastus Bombastus von Hohenheim, dit Paracelse
  • Comte Cain (série populaire de Mangas):
Le personnage principal, le Comte Cain C Hargreaves, surnommé le Comte des Poisons, résout des enquêtes et des crimes mystiques (tel que des supposés revenants, des personnes supposément assassiné par des malédictions et des fantômes, etc.) dans les années entourant l'époque de Jack l'Éventreur, grâce à ses poisons et ses connaissances sur ceux-ci.
  • «Entre une empoisonneuse et une mauvaise cuisinière il n'y a qu'une différence d'intention.» Desproges

4 commentaires:

Aymeline a dit…

quelle horreur cette femme ! l'arsenic était aussi utilisé comme cosmétique ce qui explique qu'on pouvait facilement s'en procurer

mazel a dit…

bonne soirée Aymeline,
une vraie sorcière...
mais vrai aussi que l'arsenic était facile à trouver.
En tout cas, un livre génial.
bisous

Claude Le Nocher a dit…

Salut Annie,
Cette histoire, avec sa part de cynisme, offre une très juste reconstitution d'époque, en effet. Tu as raison de le conseiller.
Amitiés.

mazel a dit…

bonjour Claude,
Assez impressionnante cette histoire, plutôt bien racontée.

en fait-divers, il me reste à lire "moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère..."
Un cas de parricide au XIXe

bonne journée
amitié