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mercredi 15 juin 2011

la tentation des revues littéraires... books

Acheté hier... un dossier vraiment intéressant ! 
Me demande si je ne vais pas m'abonner... 


pour vous tenter... premières pages...

Présentation - Interprétations hâtives

36823-4
L’un des plus grands écrivains français vivant à l’époque de l’occupation allemande était Georges Bernanos. Dans l’article que lui consacre l’encyclopédie la plus consultée, Wikipédia, on lit ceci : Les Grands Cimetières sous la lune, paru en 1938, sont « un violent pamphlet antifranquiste […]. Sa tête est mise à prix par Franco […]. Ce livre lui vaudra l’hostilité d’une grande partie de la droite nationaliste, en particulier de son ancienne famille politique, l’Action française, avec laquelle il avait rompu définitivement en 1932 […]. Le 20 juillet 1938, deux mois avant les accords de Munich, la honte que lui inspire la faiblesse des politiques français face à l’Allemagne de Hitler le conduit à s’exiler en Amérique du Sud […]. Il se rallie à l’appel lancé le 18 juin 1940 depuis Londres par de Gaulle et décide de soutenir l’action de la France libre dans de nombreux articles de presse où il met cette fois son talent de polémiste contre le régime de Vichy et au service de la Résistance ».
 
Dans l’ouvrage qui accompagne la remarquable exposition présentée ce mois-ci à L’Hôtel de Ville de Paris, « Archives de la vie littéraire sous l’Occupation », les textes et documents concernant Bernanos, qui remontent à l’époque de son exil, ne démentent pas cette impression. On lit par exemple cet extrait de sa première « lettre aux Anglais » de décembre 1940 : « Vous écrivez en ce moment une des plus grandes pages de l’histoire ; c’est vous qui l’écrivez, Anglais, mais c’est sûrement pour les enfants que vous avez commencé d’écrire – “Il était une fois dans une petite île, un grand peuple seul contre tous…” » Or, au même moment, il publiait divers textes que l’on qualifierait aujourd’hui de racistes : « Je ne méprise nullement l’idée de race, je me garderais plus encore de la nier […]. La race se révolte contre les nations […]. Il n’y aura jamais de droit interracial pour une raison très simple. Les nations peuvent fusionner entre elles. La civilisation en a fait des personnes morales, mûries par l’expérience et qui, n’ayant réalisé leur unité que lentement, grâce aux concessions réciproques des diverses races qui les composent, sont naturellement inclinées à une politique extérieure de collaboration, d’arbitrage. Les races, au contraire, ne sauraient fusionner sans se corrompre (1). »
 
Dans le dossier que nous présentons sur les écrivains et les artistes sous l’occupation allemande, on voit les historiens, professionnels ou amateurs, multiplier les mises en garde contre les interprétations hâtives. L’exemple de Bernanos l’illustre avec force : encore aujourd’hui, les impressions les plus tenaces sont parfois trompeuses, ou valent d’être sérieusement nuancées. Mais comment résister à la tentation d’interpréter trop vite, forts d’une information forcément partielle, forts aussi d’une faculté de jugement remodelée par le temps, exercée dans la tranquillité de notre confort de vie ? « Qui n’a pas collaboré ? », titrait la New York Review of Books en présentant le premier des articles que nous publions, celui de Ian Buruma. Eh bien, beaucoup de gens, finalement, même parmi les artistes et écrivains qui fréquentaient les réceptions données par les Allemands. L’armistice et l’annonce de l’instauration du régime de Vichy furent accueillis « avec un sentiment de soulagement presque universel », écrit Ian Buruma en commentant le livre d’Alan Riding And the Show Went On (« Et la fête continua »). Presque universel ? Pas si simple. En lisant ensuite l’article de Robert Paxton et celui de Michèle Cone, on appréciera la formule de René Rémond : « La période était complexe, la situation et les choix ambigus. » La situation et les choix furent clairs pour certains, cependant, parfois dès le début.

7 commentaires:

flou a dit…

j'adore cette revue aussi... je ne l'ai pas trouvée lors de mon dernier rapide passage en France... j'aime bien l'idée du dossier, quand le sujet te plait c'est passionnant comme un roman!

mazel a dit…

deuxième fois que je l'achète Flou, et vraiment bien fait comme magazine. Vraiment tentée par l'abonnement, mais je reçois déjà "le magazine littéraire" et "lire"...donc j'hésite.

Tu vis dans quel pays ?

bises

nathalie (Mark et Marcel) a dit…

Moi je suis abonnée et je ne m'en lasse pas. C'est vrai qu'il y a beaucoup à lire, ça peut prendre du temps.

mazel a dit…

beaucoup à lire, en effet, mais j'étale sur plusieurs jours... et je ne fais plus que survoler "lire", un peu déçue.

Unknown a dit…

J'adore cette revue, j'y suis abonnée et je ne regrette pas. Je n'ai pas encore eu le temps de parcourir le dossier de ce mois-ci malheureusement.

mazel a dit…

très gros dossier Sev, donc à parcourir lentement et savourer. Vraiment bien fait...

J'ai bien peur de ne pas résister longtemps avant de m'abonner aussi...

bises

Oncle Paul a dit…

Bonjour Annie
Je passe quasiment tous les jours, mais je ne te laisse pas de petit mot à chaque fois. Mais cet article m'intéresse profondément, ainsi que la revue. Les rapports des écrivains, des cinéastes, et de beaucoup de personnes furent complexes avec le régime de Vichy. Aussi bien Français que Belges qui vivaient et ont vécu sur le sol français. On peut citer également Simenon, et quelques Belges qui ont surtout au Fleuve Noir. Petite anecdote en passant. Savais-tu que le fils de Georges Bernanos, Michel avait écrit quelques romans de très bonne facture, publiés à La Table Ronde, au Castor Astral, et au Fleuve Noir, dans la collection Angoisse sous le pseudonyme de Michel Talbert. Il y a plus de dix ans, un chroniqueur du Monde avait rédigé un article sur Michel Bernanos, omettant son pseudonyme de Talbert. J'avais écrit pour lui signaler l'omission et il m'avait répondu que l’œuvre sous pseudonyme n'était pas intéressante donc il l'avait occultée sciemment. C'est pas beau ça ?
Bises