

En 841, Charles le Chauve reçoit le serment de Nominoë, missus de Bretagne sous Louis le Pieux. Dès 843, les hostilités sont déclenchées entre Charles le Chauve et Nominoë. En 845, lors de la bataille de Ballon, Nominoë remporte une victoire sur Charles le Chauve. Un premier traité est conclu en 846 avec Nominoë, qui devient alors souverain de Bretagne.
Lors de la reprise des hostilités par la Bretagne en 849, les Bretons mènent de nombreux raids en Francie occidentale (Maine, Anjou, Poitou), et s'emparent des cités de Rennes et Nantes.
Le 22 août 851, Charles le Chauve est battu par les Bretons d'Erispoë, lors de la bataille de Jengland. Cette défaite le conduit à signer au mois de septembre suivant le traité d'Angers qui concède à Erispoë les comtés de Retz, Rennes et Nantes. Le roi de Bretagne prête un hommage au roi de France. La Bretagne demeura donc un royaume souverain. Les ducs de Bretagne seront couronnés « Duc, roi en leur terres »9[réf. insuffisante] De 856 à 861, la Francie occidentale est plusieurs fois rançonnée par les Vikings qui ont multiplié leurs raids. Maintes fois, le roi Charles s'engage à leur donner de grosses sommes afin que ceux-ci se retirent et cessent de piller les riches abbayes. Mais rien n'y fait, les Normands touchent la rançon et reviennent plus tard. En raison de son incapacité à soumettre l'envahisseur, les grands du royaume, ayant à leur tête Robert le Fort, se rebellent et demandent de l'aide au roi Louis II de Germanie, son frère.
Au cours de l'automne 858, tandis que Charles le Chauve assiége l'île d'Oscelle occupée par les Vikings, Louis le Germanique quitte Worms et envahit le royaume de son frère Charles10. Il reçoit l'hommage des Aquitains, de la plupart des vassaux de la couronne et d'une faible minorité de prélats sous l'autorité de l'archevêque Wénilon de Sens qui lui donne même l'onction du sacre11. Face à ces évènements, le roi Charles est contraint à se réfugier en Bourgogne, et plusieurs évêques, sous la conduite de l'archevêque Hincmar de Reims, réagissent. Réunis à Reims le 25 novembre 858, ils demandent le départ des Germains et le retour de Charles. Louis s'exécute et licencie une partie de son armée. Profitant alors de la situation, Charles réussit à rassembler une troupe et marche en direction de son frère. À Jouy, près de Soissons, les deux souverains se font face mais, voyant l'armée de son frère plus importante, Louis le Germanique se retire sans combattre.
Le 1er août12 ou le 25 août 86713,14, par le traité de Compiègne, le roi Charles le Chauve fait concession de la péninsule du Cotentin et de l'Avranchin à Salomon.
En 867, il devient abbé laïc de Saint-Denis

Né aux alentours de l'an 800, ses origines sont incertaines. Nominoë fut comte de Vannes à partir de juillet 819, Nominoë fut nommé missus imperatoris de Louis le Pieux et ducatus ipsius gentisdes Bretons à partir de 831.
Le roi Charles doit reconnaître l'autorité de Nominoë en mai 8462 à la suite des batailles de Messac (843) et de Ballon (845). Battu trois fois par les Vikings, Nominoë doit traiter avec eux pour qu'ils s'éloignent de la Bretagne 3. Deux ans après, il s'empare d'Angers et des pays voisins4. À cause de la défection de Lambert II de Nantes, il envahit ensuite Nantes et Rennes en 850, lance des raids sur le Bessin et le comté du Maine.
Nominoë meurt subitement au cours d'une expédition en profondeur dans le comté de Chartres près de Vendôme, le 7 mars 8515 après avoir conquis le Maine et l'Anjou. Il est inhumé dans l'abbaye Saint-Sauveur de Redon6.
Contrairement à la croyance générale, Nominoë n'a jamais porté le titre de roi (bien que le chroniqueur médiéval Réginon de Prüm lui donne ce titre). Dans le cartulaire de Redon, il est tour à tour qualifié de duc des Bretons, de duc en Bretagne, de duc de toute la Bretagne, de prince de Bretagne et de prince de toute la Bretagne. C'est son fils et successeur Erispoë qui a le premier usé de ce titre attribué par Charles le Chauve après la bataille de Jengland. Avec la reprise en main de la Bretagne par Alain Barbe-Torte après la destruction du royaume breton par les Normands, le titre de roi sera abandonné et les souverains de Bretagne prendront le titre de Dux Brittonum.
En français, la graphie Nominoé est aussi utilisée.
Son nom, rare, a été rapproché du nom breton Nevenou, mais les noms sont parfois trompeurs, surtout à cette époque. On trouvait de nombreux Bernaardt en Basse-Bretagne mais ils n'étaient pas d'origine franque, c'est-à-dire qu'ils n'avaient rien de germanique à part leur prénom. Les Geoffroy qui allaient bientôt devenir très nombreux en Europe, ne partageaient pas forcément non plus les origines germaniques de leur prénom.
Dom Morice, s'appuyant sur une vie du roi Judicaël rédigée au xie siècle par le moine Ingomar dans laquelle ce dernier précise que « tous les princes qui ont régné en Bretagne depuis Judicaël étaient issus de ce roi », indique que Nominoë était « Fils d'Erispoë comte de Rennes et de la race des anciens rois de Bretagne »7.
Certains le qualifient de prince des Vénètes, mais c'est peut-être seulement en raison de sa fonction de comte de Vannes. D'autres pensent que s'il possédait beaucoup de biens familiaux dans la cité des Vénètes où il y ferait davantage de cadeaux à ses amis. Plus tard, sur la base de généalogies imaginaires, on trouva à Nominoë des origines dans le Poher. D'autres ont situé ses origines à Dinan ou dans ses environs, sans doute en raison des bienfaits qu'il prodigua aux moines de Léhon, près de Dinan. Chez les Francs, Réginon de Prüm indique que Nominoë était fils d'un paysan enrichi par la découverte d'un trésor, indications reprises par les Francs d'Anjou de la famille Foulques (Plantagenêt).
Autre indice, Renac, lieu du domicile préféré de Nominoë, se situait certes sur le territoire de la cité des Vénètes comme il convenait à un comte de Vannes, mais dans ses confins limitrophes de la cité des Redones, juste à côté du lieudit « Roton » où Conwoïon fit construire en 832 une abbaye grâce au soutien actif de Nominoë. On sait combien Lambert tenait à Nantes, mais Nominoë ne tenait-il pas tout autant à Rennes ? En 850, c'est d'abord de Rennes qu'ils sont venus s'emparer, juste avant de récidiver dans la foulée à Nantes. Leurs demeures respectives de Craon et de Renac n'étant pas très éloignées avec un bon cheval, on peut penser que ces deux cavaliers confirmés se rendaient visite à domicile pour parler politique.
Renac faisait sûrement très campagne à côté de Craon, la ville antique avec son abbaye Saint-Clément et son prieuré, toutefois Conwoïon avait déjà bien compensé en faisant construire l'abbaye Saint-Sauveur sur le chantier du lieudit « Roton ».
Erispoë traite d'égal à égal avec son « très aimé compère Charles, roi de France ». En 856, lors de l'entrevue de Louviers, il est question de marier Louis le bègue fils de Charles avec une fille d'Erispoë10. « Erispoë donn[e] le duché du Mans à Louis, fils du roi, jusqu’à la route qui conduit de Paris à Tours et il établit ce prince pour régner sur cette contrée ». Le mariage ne se fait pas et cette maladresse est peut-être une des raisons du mécontentement et du complot qui entraîne sa mort.
Son règne s'achève en novembre 857 par son assassinat sur l'autel de l'église de Talensac11,12, donc un lieu d'asile, par son successeur et cousin Salaün aidé d'Alcmar13.
Erispoë était marié à Marmohec et avait au moins deux enfants :
- un fils nommé Conan
- une fille qui après avoir été fiancée par son père au prince Louis le Bégue, fils de Charles le Chauve « paroît avoir épousé Gurwant, « comte de Rennes » et « cousin de Salomon », selon Dom Morice14.Les sources contemporaines indiquent par contre uniquement qu'elle est la mère du « princeps » Judicaël15. Le même Gurwant assassinera ou fera assassiner Salaün en 874.


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