décès 1902 : Samuel Butler, écrivain britannique (° 4 décembre 1835),
auteur du roman satirique Erewhon
Samuel Butler (1835-1902) était un écrivain britannique principalement connu pour sa satire Erewhon, ou De l’autre côté des montagnes.
Il était le petit-fils d’un autre Samuel Butler (1774-1839), évêque de Lichfield puis de Coventry et érudit, dont il écrivit d’ailleurs une biographie « contextualisée » en 1896.
Il étudia à l’école de Shrewsbury puis au St John's College, à Cambridge, puis, en 1859, émigra en Nouvelle-Zélande (colonie britannique depuis 1840). Il raconta, dans Première année au Canterbury Settlement (A First Year in Canterbury Settlement) (1863), son arrivée aux antipodes et sa vie comme éleveur de moutons à Mesopotomia Station.
Il revint rapidement au Royaume-Uni, dès 1864, s’installant à l’auberge de Clifford (Clifford’s Inn), à proximité de Fleet Street (la rue londonienne où étaient concentrés la plupart des journaux quotidiens). Il y passa le restant de ses jours.
Son roman satirique Erewhon parut anonymement en 1872, entraînant diverses conjectures dans le monde littéraire et journalistique sur l’identité réelle de son auteur. Une certaine déception se manifesta lorsque Butler révéla qu’il en était l’auteur, certains ayant pensé que, sous couvert d’anonymat, ce roman pouvait en fait être l'œuvre d’un auteur célèbre.
Quoi qu’il en soit, Erewhon apporta la célébrité à Samuel Butler, ce qui l’incita à écrire d’autres livres, parmi lesquels Erewhon Revisited, suite du premier Erewhon, mais dont le succès fut moindre. Parmi ses œuvres, on relève un roman semi-autobographique, The Way of All Flesh, qui ne fut publié qu’après sa mort, car Butler le considérait, comme source de controverses en raison de ses charges contre l’hypocrisie de l’époque victorienne.
Erewhon montrait l’intérêt que, de longue date, Butler avait éprouvé pour les théories de Charles Darwin sur l’évolution des espèces. Ce qui ne l’empêchait pas, par ailleurs, de critiquer ledit Charles Darwin, estimant que celui-ci négligeait de révéler la part prise par son grand-père Erasmus Darwin, dans l’élaboration de la théorie.
Dans un autre domaine, Butler élabora une théorie selon laquelle l’Odyssée aurait en réalité été l'œuvre d’une jeune femme sicilienne, et que les scènes poétiques reflèteraient les côtes de la Sicile et des îles avoisinantes. Il a développé cette théorie dans The Authoress of the Odyssey (1897), ainsi que dans l’introduction et les notes de pied-de-page de sa propre traduction en prose de l’Odyssée. Butler traduisit également l’Iliade. Cet intérêt pour les origines siciliennes de la rédactrice présumée de l’Odyssée n'est qu'une des facettes de la véritable passion qu'il voua à l'Italie, notamment le nord du pays, et qui se manifesta dans les recueils Alps and Sanctuaries et Ex Voto respectivement publiés en 1882 et 1888. Dans ces ouvrages il retrace ses excursions, rassemble certaines de ses réflexions sur la peinture et l'art en général. Ex Voto entreprend plus précisément la description du Sacro Monte de Varallo.
Parmi ses autres œuvres, on relèvera Shakespeare’s Sonnets Reconsidered (1899), selon lequel une autre lecture de l'œuvre de William Shakespeare révèlerait une certaine homosexualité du poète et dramaturge élisabéthain.
.bibliographie
Erewhon ou De l'autre côté des montagnes (Erewhon: or, Over the Range) est un roman utopique de Samuel Butler (1835-1902) publié anonymement en 1872.
Erewhon, anagramme presque anacyclique de nowhere, « nulle part » en anglais, est le nom du pays imaginaire où se déroule l'essentiel du roman. Il s'agit d'une satire de la société victorienne, parfois comparée aux Voyages de Gulliver de Jonathan Swift.
Les premiers chapitres, traitant de la découverte d'Erewhon, sont inspirés de la vie de l'auteur en Nouvelle-Zélande. Dans sa jeunesse, il y a été berger pendant quatre ans (1860-1864) et y exploré l'intérieur des terres de l'île du Sud.
Une suite, Erewhon revisité, est parue en 1901.
D'après Gilles Deleuze et Félix Guattari dans Qu'est ce que la Philosophie (Les éditions de Minuit) Erewhon ne renvoie pas seulement à No-where, ou « nulle part », mais à Now-here, « ici-maintenant ». Gilles Deleuze évoque déjà cette œuvre avec une remarque similaire dans Différence et Répétition.
Résumé :
Erewhon est essentiellement un recueil d'essais humoristiques et satiriques reliés par une fiction romanesque. C'est donc une Utopie; plus exactement : un voyage dans un pays imaginaire ; et par là - par sa forme -, il descend en ligne directe des Voyages de Gulliver de Swift, qui eux-mêmes descendent non moins directement des Histoires comiques (Voyages aux Etats de la Lune et du Soleil) de Cyrano de Bergerac... Et cependant c'est une aventure que Butler nous raconte, son aventure à lui-même : mais c'est une aventure intellectuelle, toute morale et philosophique. Il a vécu et souffert, comme tout le monde; mais au contraire de la plupart des hommes, il n'a pas vécu et souffert en vain. Blessé, il s'est réfugié en lui-même ; il s'est regardé vivre et souffrir, et, s'étant ainsi séparé des hommes pendant tout le temps qu'a duré sa méditation, il a pu, en revenant à eux, les voir avec d'autres yeux, et découvrir l'humanité et la société comme son héros découvre ce peuple bizarre, jusque-là ignoré du reste de la Terre : le peuple d'Erewhon. C'est l'aventure de quelques autres esprits, et notamment de Pascal. Mais Pascal est chrétien et a pour guide l'Eglise, tandis que Butler est panthéiste et croit en l'Evolution. Valéry Larbaud
Dans ce grand roman, chef-d'œuvre de la littérature anglaise du XIXe siècle, Samuel Butler retrace l'histoire d'une famille pendant plusieurs générations, en étudiant minutieusement les relations entre les pères et leurs fils : de John Pontifex, menuisier de village, à Ernest, obligé à devenir pasteur et qui connaîtra le malheur et la prison avant de trouver l'amour et la paix. Découvert et traduit par Valéry Larbaud, un livre qui a fait scandale en dénonçant la cruauté et la tyrannie des institutions familiales dans l'Angleterre puritaine.
.en suivant l'éphéméride...
jamais entendu parler avant, me donne envie de découvrir... et puis, j'aime assez l'uchronie...
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