- Editeur : Presses de la Cité (11 août 2011)
- 4ème de couverture :
- "Je suis là, les yeux fermés, et autour de moi je sens l'océan et le soleil et l'écume des brisants et les vagues qui me font osciller d'avant en arrière, d'arrière en avant. Quand je m'éveille, l'océan n'est plus là. Le fracas que j'entends est celui des roues du train à bestiaux, le flux et le reflux du wagon qui grince et tangue."
Dès son arrivée en 1943 à Terezin, Daniel Faigel, jeune médecin danois hanté par un lourd passé, se retrouve plongé en enfer. Présentée par les nazis comme une "colonie juive modèle", la ville sert en réalité de zone de transit vers des camps d'extermination.
Affecté à l'hôpital du ghetto, Daniel passe ses journées à essayer d'arracher à la mort et aux déportations quelques-uns de ses patients. Parmi eux se trouve Ludmilla. L'amour qui naît entre eux leur donne la force de supporter un quotidien ponctué par la peur de faire partie du prochain convoi, dont on sait intuitivement qu'on ne reviendra pas. Comme tous les habitants du ghetto, les deux amants vont bientôt devoir prendre part à une gigantesque mascarade orchestrée par les nazis : l'embellissement du camp en vue d'une inspection de la Croix-Rouge.
Saisissant tableau de la vie dans un camp qui servit de vitrine à la propagande nazie, ce roman, écrit dans une langue limpide, met en scène le destin de deux êtres happés par l'histoire, qui s'accrochent à l'espoir, coûte que coûte.
Né en 1970, le Danois Morte Brask est directeur artistique d'une agence de publicité. Auteur de plusieurs documents, il signe avec Terezin Plage son premier livre de fiction.
citations :Je lui montre mon vieil album de photographies. Dans les moments fébriles que j'avais passés dans mon appartement, me préparant à fuir vers la Suède, cet album avait été la seule chose importante qu'il me soit venu à l'idée d'emporter.
- un roman d'amour dans un camp de concentration, entre un médecin danois et une jeune femme tchèque... pas désagréable à lire, émouvant, j'ai bien aimé, mais... on n'y croit pas une seconde.
Comment imaginer une minute que Daniel et Ludmilla ont pu trouvé un petit coin bien a eux, caché, pour se rejoindre et y passer du temps sans se faire prendre ? Comme s'ils étaient seuls au monde, sans gardiens, sans codétenus ?
Bref, ils sont amoureux, dans les pires conditions possible, ils ont connus les wagons, ils connaissent ensemble la famine, le manque d'hygiène, la maladie et la peur de se retrouver sur les "listes", qui pourraient les séparer. Si Daniel est à l'abri grâce à sa nationalité danoise ce n'est pas le cas de Ludmilla, qui de plus, souffre de tuberculose.
Pour la soutenir Daniel ira jusqu'à voler "le pain des morts" de l'hôpital ainsi que les médicament du directeur du camps. Il est prêt à toutes les compromissions pour la sauver.
Parallèlement Daniel se penche sur son passé... et nous raconte sa famille, son père juge, premier magistrat au Danemark et sa mère, folle... et probablement morte assassinée par son époux.
Malgré une petite déception, pas de coup de coeur, j'ai trouvé ce roman très bien documenté et agréable à lire. Une bonne idée cadeau...
Que lire d'autre sur le sujet :Le Requiem de Terezin de Josef Bor
Josef Bor (1906-1979) fut interné à Terezin en juin 1942, à la suite de l'attentat contre le nazi Reinhard Heydrich. En octobre 1944, il fut transféré au camp d'Auschwitz, où sa mère, sa femme et ses deux enfants furent gazés. A la liquidation du camp, il fut envoyé à Buchenwald. Libéré en avril 1945, Josef Bor s'installa à Prague et publia La poupée abandonnée en 1961, puis Le requiem de Terezin en 1963.
X-Men : Magnéto : le testament de Greg Pak
Découvrez l'histoire d'une icône Marvel qui débute avec une chaîne en argent et un amour de jeunesse et tourne rapidement en une lutte pour survivre face aux nazis et à la terrible " solution finale " ordonnée par Hitler. C'est l'histoire de Magnéto.
Ils en parlent...
curiosité historiqueEn 1943, 500 juifs du Danemark sont déportés à Theresienstadt, après avoir failli s'enfuir en Suède à l'arrivée des nazis. Cette arrivée de Danois aura une conséquence importante : le gouvernement danois insiste en effet pour que la Croix-Rouge ait accès au ghetto, à l'inverse de la plupart des gouvernements européens qui ne s'occupent guère du traitement réservé à leurs citoyens juifs.
Les nazis autorisent la visite de la Croix-Rouge pour faire pièce aux rumeurs à propos des camps d'extermination. Pour minimiser l'apparence de surpopulation, un grand nombre de juifs sont déportés àAuschwitz. De faux magasins et cafés sont construits pour donner l'impression d'un confort relatif. Les Danois à qui la Croix-Rouge rend visite sont installés dans des pièces fraîchement repeintes, jamais plus de trois personnes par pièce. Les invités assistent à la représentation d'un opéra pour enfants, Brundibar.Maurice Rossel, l'envoyé du CICR en juin 1944, est complètement mystifié. Claude Lanzmann a réalisé en 1997 un documentaire, titré Un vivant qui passe, qui utilise une interview accordée en 1979 par Maurice Rossel : il y décrit le camp de son point de vue, tel qu'il lui sera présenté par la mise en scène des nazis.La supercherie des nazis est un tel succès qu'un film de propagande est tourné (Der Führer schenkt den Juden eine Stadt - Le führer donne une ville aux Juifs). Le tournage démarre le 26 février 1944 sous la direction de Kurt Gerron - un réalisateur, artiste de cabaret et acteur, qui était apparu avec Marlene Dietrich dans L'Ange bleu. On y voit notamment le chef d'orchestre déporté Karel Ancerl y diriger une oeuvre du compositeur Pavel Haas, déporté lui aussi. Après le film, la plupart des acteurs et des membres de l'équipe, y compris le réalisateur, sont déportés à Auschwitz. Gerron et sa femme sont gazés le 28 octobre 1944. Le film n'a jamais été diffusé à l'époque, mais découpé en petits morceaux destinés à la propagande ; seuls quelques fragments subsistent aujourd'hui. Souvent intitulé Le Führer donne un village aux juifs, son titre est en fait Theresienstadt. Ein Dokumentarfilm aus dem jüdischen Siedlungsgebiet.-wikipédia
En juin 1940, la forteresse est transformée en prison de la Gestapo de Prague. La plupart des prisonniers étaient soit des opposants au régime, soit des résistants, soit des juifs. Terezin n‘était souvent qu’une prison de transit : les prisonniers passaient devant les tribunaux nazis avant d’être envoyés dans des maisons de correction, d’autres en prisons ou le plus souvent, dans les camps de concentration. Plus de 32 000 personnes passent par cette prison. Plus de 2500 prisonniers périrent à la suite de mauvais traitements et de maladie.
Le ghetto
• La ville de Terezin quant à elle fut transformée en ghetto. Au début, les prisonniers juifs n’occupaient que les casernes, mais au second semestre 1942, devant l’afflux massif des juifs, la population de la ville est évacuée de force afin d’agrandir le ghetto. Celui-ci devait à l’origine être un camp d’accueil et de passage réservés aux juifs de Bohême et de Moravie. Mais il devient rapidement un mouroir.
• Le ghetto remplit donc trois fonctions : lieu de transit, de décimation (plus de 20% des prisonniers y périrent) et de propagande. Il véhicule l’image fausse d’une «territoire peuplé de juifs et relevant de l’administration juive», avancée par les bourreaux nazis ne reculant même pas devant les manœuvres frauduleuses, notamment avant la visite du Comité International de La Croix-Rouge. Il fut alors procédé à des actions d’embellissement afin de cacher au public le sort tragique des prisonniers de Terezin et dissimuler la mise en œuvre de la solution finale. De la naissance du ghetto, jusqu’au 20 avril 1945, près de 140 000 personnes passent à Terezin. 87 000 d’entre elles sont déportées en particulier à Auschwitz-Birkenau. Moins de 4000 survécurent.
Les artistes internés ou morts à Terezin
• Ceux qui ont vécu et transité à Terezin : Heinz Alt, compositeur allemand, Robert Dauber,
compositeur et violoncelliste, Pavel Haas, compositeur tchèque, Hans Krása, compositeur tchécoallemand ou Marceline Loridan-Ivens, cinéaste française.
• Ceux qui y sont morts : Elkan Bauer, compositeur autrichien, Robert Desnos, poète français, Rudolf Karel, compositeur. - http://www.akadem.org/photos/contextuels/2686_3_camp_terezin.pdf
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mercredi 21 septembre 2011
challenge "littérature juive" : Terezin plage de Morten Brask,
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