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vendredi 24 juin 2011

revue de presse : Christiane Desroches-Noblecourt, première femme égyptologue, est morte

LEMONDE.FR avec AFP | 24.06.11 | 21h06

L'égyptologue française Christiane Desroches-Noblecourt est morte jeudi 23 juin au matin à Sézanne (Marne), à l'âge de 97 ans, a-t-on appris vendredi auprès de son éditeur. Première femme égyptologue et surnommée "la grande prêtresse de Ramsès II", Mme Desroches-Noblecourt est célèbre pour avoir sauvé les temples d'Abou Simbel et avoir été à l'origine des expositions "Toutankhamon" et "Ramsès II" à Paris.
Au cours d'une carrière de plus de cinquante ans, elle a permis de préserver vingt-quatre temples de Nubie, en Haute-Egypte. Elle a par ailleurs assuré la conservation de la momie de Ramsès II, rongée par les champignons, en la faisant irradier à Saclay, en région parisienne.
RÉSISTANTE ET INTRÉPIDE HISTORIENNE
Née le 17 novembre 1913, à Paris, Christiane Desroches-Noblecourt obtient une licence d'études égyptiennes à l'Ecole pratique des hautes études, entre au département d'égyptologie du Louvre et part diriger des fouilles en Egypte dès 1937. Résistante en France pendant la seconde guerre mondiale, elle parvient également à cacher en province des chefs-d'œuvre égyptiens conservés au Louvre. Après la Libération, sous l'égide de l'Unesco, elle entreprend des centaines d'allers-retours entre Paris et l'Egypte. Elle s'occupera au total de sept cents chantiers, non seulement en Egypte, mais aussi dans le Hoggar algérien.
Au milieu des années 1950, c'est elle qui conçoit le projet, considéré comme impossible par les autorisés égyptiennes et de nombreux spécialistes, de surélever les temples de Ramsès, creusés dans le rocher, et menacés d'engloutissement par les eaux du Nil en raison de la construction du nouveau barrage d'Assouan. Elle parvient à sauver un grand nombre de monuments.
C'est elle qui, avec le soutien enthousiaste du président égyptien Nasser et du général de Gaulle, organise l'exposition "Toutankhamon" au Louvre, en 1967 à Paris, qui accueillera près d'1,3 million de visiteurs. En 1976, elle participe aussi à l'exposition "Ramsès II" à Paris, qui accueille presque autant de visiteurs.
Première femme récipiendaire de la médaille d'or du CNRS, elle a reçu également la médaille d'agent de l'Unesco, et elle est l'une des très rares femmes grand-croix de la Légion d'honneur.
Jacques Chirac remet les insignes de Grand Officier de la Légion d'Honneur à l'égyptologue Christiane Desroches-Noblecourt, le 18 février 2005 au palais de l'Elysée à Paris.
Jacques Chirac remet les insignes de Grand Officier de la Légion d'Honneur à l'égyptologue Christiane Desroches-Noblecourt, le 18 février 2005 au palais de l'Elysée à Paris.AFP/PATRICK KOVARIK
"GRANDE DAME DU NIL"
Le président Nicolas Sarkozy a rendu hommage dans un communiqué à la "grande dame du Nil". "Son coup de foudre, enfant, pour l'Égypte, était né du récit de la découverte du tombeau de Toutânkhamon : en retour, cinquante ans plus tard, elle fera découvrir aux Français les merveilles du trésor de ce pharaon en organisant une exposition qui reste dans les mémoires et rassemblera plus d'un million de visiteurs", rappelle le président.
Selon M. Sarkozy, "Christiane Desroches-Noblecourt réunissait, chose rare, les qualités de la plus rigoureuse des scientifiques à celles de la plus passionnante des pédagogues""Elle fut aussi, à l'époque où les fouilles égyptologiques étaient encore une aventure de tous les instants, souvent dangereuse, une figure intrépide et romanesque qu'aurait pu dépeindre Agatha Christie", ajoute le communiqué.
L'Elysée rappelle également que l'égyptologue "mit sa capacité de conviction et son énergie au service d'une cause universelle : le sauvetage des temples de Nubie, menacés d'être engloutis par le lac Nasser. Elle joua alors, à la tribune de l'Unesco, un rôle décisif pour fédérer l'engagement de près de cinquante pays", ajoute-t-on.  "Avec Christiane Desroches-Noblecourt, c'est la digne héritière deJean-François Champollion qui vient de nous quitter", affirme également la présidence.
souvenir de lecture...
Ressusciter une reine aussi énigmatique et diffamée que l’a été Hatshepsout, sans renoncer à la plus implacable rigueur historique, seule une Egyptologue de l’envergure de Christiane Desroches Noblecourt pouvait l’oser. L’existence secrète de cette reine, morte il y a plus de 3400 ans, et les mystères qui entourent son règne, comme la destruction systématique de ses monuments, n’ont cessé d’intriguer les chercheurs.
En s’appuyant sur les travaux les plus récents, en rassemblant des matériaux jusque là éparpillés, en soulevant chaque pierre, Christiane Desroches Noblecourt réussit l’exploit de reconstituer, pour la première fois, la mosaïque disloquée. Déjouant les fausses pistes, elle tourne résolument le dos aux idées reçues et propose surtout une nouvelle et passionnante interprétation de faits historiques majeurs restés jusqu’à présent inexpliqués.
De sa minutieuse et patiente enquête policière émerge une émouvante et remarquable personnalité que son intelligence subtile et son indomptable volonté parvinrent à maintenir sur le trône pendant plusieurs décennies. Rayée de l’histoire après sa mort, elle devient ici l’héroïne lumineuse d’un roman unique au monde et reconquiert ainsi une place de premier rang parmi les plus grands souverains de l’Egypte pharaonique.

Il y a plus de trente-deux siècles, la gloire de Ramsès II resplendissait, tel le soleil, sur l'Egypte. Ramsès II, l'incarnation vivante du dieu lui-même ! Une vie de presque quatre-vingt-dix années, une innombrable progéniture, un règne autonome de soixante-sept ans, jalonné de prodiges. Aucun pharaon n'a laissé autant d'écrits sur ce qu'il voulut être et accomplir, aucun n'a réalisé d'aussi nombreux monuments, permettant de saisir les mobiles de ses entreprises. Ainsi, tout en proposant une reconstitution de la cérémonie secrète du sacre de Ramsès II, Christiane Desroches Noblecourt n'entend pas pour autant évoquer une vie quotidienne de l'Egypte à une époque où l'imagination prend trop souvent le pas sur la vérité. " Mon propos, dit-elle, est simplement de cerner, autant que faire se peut, le phénomène Ramsès. " De même que je me suis souvent employée à démystifier la "vengeance de Toutânkhamon", les exposés délirants sur une certaine "science mystérieuse des pharaons", ou encore le "secret des pyramides", de même mon intention a été, dans un état d'esprit semblable, de présenter notre héros avec toute la rigueur scientifique possible, tel que certains de mes collègues l'ont évoqué. " Pourquoi, alors, me direz-vous, écrire à nouveau son histoire ? Parce que, pendant presque trente années, J'ai hanté nombre de ses temples et cherché leur raison d'être. " Ainsi le hasard, ou le déroulement des événements, ces longues années d'étude m'ont permis de réunir, et par là même d'ajouter, quelques pierres à l'édifice déjà élevé à cette grande figure de proue. Point n'est besoin de faire appel - évidemment plus aisé - à l'improvisation pour reconstituer l'existence d'une des plus étonnantes personnalités du monde de la Haute Antiquité. Quoi qu'il en soit ce serait, dans ce cas, en quelque sorte le trahir. " Certes, des plages d'ombre subsistent, mais l'écrasante réalité de la vie de Ramsès, et l'attrait passionnant qu'elle suscite, dépassent, on le verra, toutes les fictions, aussi brillantes soient-elles, qui pourraient surgir du cerveau d'un romancier. "
Dans ce livre d’entretiens, Christiane Desroches-Noblecourt décrit son parcours d’égyptologue, depuis ses passions d’enfance et ses premières vacations au Louvre (non payées pendant des années) avant la Seconde guerre mondiale, jusqu’à ses recherches actuelles, en passant par le réseau Résistance (le tout premier) auquel elle participa avec Jean Cassou dès juin 1940, etc...
Première femme à s’intégrer, non sans mal, dans ce milieu d’hommes, elle nous livre un tableau sans aucune complaisance de l’égyptologie, avec ses merveilles et ses personnages hauts en couleur, mais aussi ses turpitudes et ses escrocs. Elle nous explique aussi, à partir d’exemples concrets, quelle méthodologie précise permet d’authentifier et de dater un objet, de développer et de vérifier une théorie sur la cosmogonie ou la vie quotidienne dans l’Egypte ancienne, de comprendre la mentalité de cette société au-delà de l’obstacle des siècles.
C’est sur ce dernier point qu’insiste Christiane Desroches-Noblecourt, car elle fut la première à interpréter les inscriptions qui ornent les monuments en termes de symbolique : elle fustige autant les élucubrations ésotériques qui fleurissent de nos jours à propos de l’Egypte, que les lectures trop simplistes qui sont incapables de pénétrer la structure mentale des égyptiens, fondée sur une vision symbolique du monde.

Quel est le point commun entre le jeu de l'oie, l'alphabet, le calendrier, les animaux des fables d'Esope et de La Fontaine, le test de grossesse, les traitements contre la migraine ou encore les châteaux forts ? Leur origine prend sa source au coeur de l'Egypte ancienne. Philosophie, médecine, techniques et sciences, théologie... ces disciplines fondatrices nous viennent toutes, en droite ligne, des 4 000 ans d'histoire de la civilisation égyptienne. Pour la première fois, Christiane Desroches Noblecourt, la plus respectée et la plus audacieuse des égyptologues contemporaines, dresse un panorama étourdissant du legs insoupçonné de l'Egypte ancienne à l'Occident, dans sa vie quotidienne comme dans ses fondements religieux et philosophiques les plus essentiels. Une démonstration aussi limpide que passionnante qui nous incite à tourner plus que jamais nos regards vers une civilisation incroyablement féconde, indéniablement liée à la naissance de la nôtre.
Cette Égypte qui nous fascine avec ses pharaons légendaires, ses sarcophages d'or et ses pyramides mystérieuses s'est-elle faite avec ou sans les femmes ? Avec, répond Christiane Desroches Noblecourt au terme d'un impressionnant travail de recherche et de décryptage. Rempli d'anecdotes inattendues, d'histoires parfois cocasses, de faits divers, d'intrigues, et de légendes cosmiques, La femme au temps des Pharaons donne une vision nouvelle et plus familière d'une époque dont on n'avait jusqu'alors que l'image impériale et grandiose.
Le sauvetage des monuments antiques de Nubie mis en péril par la construction du barrage d'Assouan est dans toutes les mémoires. Mais pourquoi Ramsès II décida-t-il de faire édifier six temples dans ces pays quasi désertique ? Dans quel but Sésostris Ier, Thoutmosis III ou Aménonphis II y consacrèrent-ils sanctuaires et chapelles ? Christiane Desroches Noblecourt nous entraîne dans ce pays qui, durant plus de cinq millénaires, vit passer envahisseurs venus du sud et administrateurs métropolitains. Etudiant chaque temple, analysant inscriptions et reliefs, elle décrypte une prodigieuse "machine divine", une symbolique liée à l'inondation et au mythe de la Déesse lointaine ainsi qu'à celui de la barque d'Isis. 

2 commentaires:

Marie a dit…

Ca me fait un choc, même si elle était très âgée. C'est une femme que j'admirais beaucoup et que j'ai eu beaucoup de plaisir et d'intérêt à lire.

mazel a dit…

En effet, je me sens toute triste aussi. Son âge n'a pas vraiment d'importance, elle me faisait rêver.
Une très belle oeuvre...
bises