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mardi 15 mars 2011

Jorge Ibargüengoitia - Les mortes

Les mortes205 pages
Les mortes de Jorge Ibargüengoitia
.Archangela et Seraphina se sont pas des anges mais plutôt des maquerelles. Et quand une loi interdit la prostitution, les deux dames sont bien obligées de cacher leur personnel dans une maison close désaffectée, en attendant des jours meilleurs. La justice et la prostitution n'ont jamais fait très bon ménage. Mais les dames recluses et inactives finissent par avoir des montées de fièvre, si bien que certaine viennent à mourir d'étrange façon...
 

  • Gallimard (13 février 1996)-Collection : Série noire
.mon commentaire :début de lecture 13/03/11 - fin de lecture 15/03/11...

Serafina et Arcángela Baladro, deux soeurs, maquerelles de plusieurs lupanars, se voient contraintes de cacher leur pensionnaire dans un ancien bordel, lors de l’application d’un décret interdisant l’ouverture des maisons de closes. Cette fermeture va générer des conflits parmi les filles y sont recluses et certaines disparaissent


citations, "Comment le gouverneur Cabanas s'est-il avisé de faire une chose qui, 
dans le Plan d'En Bas, n'était, en cent quarante ans d'indépendance, venue à l'esprit de personne : interdire la prostitution ?"

Oeuvre de fiction à partir d'un fait divers... où la "naïveté" dûe à l'ignorance,  côtoie l'horreur... nous entraîne sur les traces de la traite des femmes et particulièrement de très jeunes filles, parfois vendues par leurs mères, vers une administration aveugle sinon coupable de corruption. 

A peine croyable ! et pourtant... 
mon apréciation :  16/20  étonnant et jubilatoire, l'histoire est racontée dans des termes simples et malgré l'horreur, j'ai dévoré ce livre.

de m'avoir fait découvrir ce livre.

.Jorge Ibargüengoitia Antillón (Guanajuato (Mexique), 27 janvier 1928 - Madrid, 27 novembre 1983) est un écrivain et dramaturge mexicain. Il remporta un grand succès avec ses récits satiriques, comme Las Muertas (Les Mortes), Dos Crimenes (Deux crimes), et Los Relámpagos de Agosto. Parmi ses pièces, Susana y los Jóvenes et Ante varias esfinges remontent toutes deux aux années 1950. En 1955, Ibargüengoitia reçut un bourse Rockefeller pour faire des études à New York ; cinq ans plus tard, il reçut le prix littéraire de la ville de Mexico.

Dans ses romans, il s'inspire souvent d'événements réels, qu'il traite d'une façon sardonique. Dans Los Relámpagos de Agosto (1964), il transforme les mythes de la révolution mexicaine de 1910 en chaos de dessin animé - ce livre lui valut le prix cubain Casa de las Américas, en dépit ou à cause de la consternation causée par sa légèreté. PourLes Mortes (1977) il traita du plus horrible fait divers de son état de naissance : l'histoire des sœurs Delfina & María de Jesús González, deux tenancières de bordel, chez qui on retrouva 91 cadavres en 1964. Enfin, dans Les Conspirateurs (Los conspiradores, 1981), il se moque de l'épisode le plus célèbre de la guerre d'indépendance du Mexique, le Grito de Dolores de 1810 et ses suites. Ibargüengoitia lui-même connut une fin tragique, au retour d'un voyage à Paris, dans l'accident du Vol 011 Avianca à Madrid, le 27 novembre 1983. Dans le même appareil se trouvaient le poète péruvien Manuel Scorza, le critique uruguayen Angel Rama, l'universitaire argentine Martha Traba et 176 autres personnes.
La ley de Herodes (1967) est un recueil de nouvelles, dont la plupart sont clairement basées sur des événements de sa propre vie. Il décrit notamment la difficulté d'avoir un prêt immobilier à Mexico et son expérience à la maison internationale de l'Université Columbia. Comme ses romans, ces nouvelles combinent farce, épisodes sexuels et humour. "Estas ruinas que ves" est une farce basée sur des détails de la vie universitaire à Guanajato, encore actuels au début du XXIe siècle. La sonnerie de cloches déconcertant un orateur, la coupure du ruban d'inauguration d'un musée, les personnalités culturelles qui se connaissent depuis la maternelle, etc. "Maten al leon", situé sur une île imaginaire, évoque Guanajuato (ou peut être la société mexicaine tout entière) ; les détails sont comiques mais la fin est sombre.
Ibargüengoitia était aussi connu pour sa chronique hebdomadaire dans le journal Excelsior de Mexico, qui ont été rassemblées en une demi-douzaines de volumes.
Ibargüengoitia aurait déclaré qu'il ne souhaitait pas faire rire, qu'il pensait que le rire était une perte de temps inutile. Il est enterré à Antillon Park à Guanajuato, où une plaque émaillée marque l'emplacement de ses restes. Elle porte simplement ces mots (en espagnol) : « Ici repose Jorge Ibargüengoitia, dans le jardin de son arrière-grand-père qui combattit les français. »


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en savoir plus :

Delfina et María de Jesús González Valenzuela, deux péripatéticiennes, gérantes de maisons closes à Lagos de Moreno dans l’État de Jalisco et à San Francisco del Rincón dans l’État de Guanajuato, furent, entre autres, accusées de traite des blanches, de délit d’entremetteuse, de détournements de mineurs, d’homicides volontaires, de séquestrations et de trafic de drogue. Leur funèbre carrière de meurtrières et de délinquantes débuta en 1954 et s’acheva en janvier 1964, date de leur arrestation... Jorge Ibargüengoitia reconstruit cet événement tel qu’il aurait pu se passer dans le Mexique d’alors.

Cette histoire nauséeuse va commotionner l’ensemble de la nation mexicaine et la presse à scandale va en faire son gagne-pain, entraînant la population dans une véritable frénésie. La revue à sensation Alarma qui atteignait à peine les 140.000 exemplaires par semaine avant la révélation de ce cas morbide, tire, trois mois après la capture des deux femmes, à 500.000. Les Poquianchis sont les marraines de son succès. Cette feuille de choux transforme alors les victimes et les criminels en héros et vilains, amplifie les résultats de l’enquête, use d’un langage affectif, paternaliste et moraliste afin d’éviter les questions gênantes, et occulte ainsi les véritables causes de ce drame. La façon dont fut présenté le sujet par les moyens de communication, le jugement qui eut lieu, la manière dont il fut compris et reçu par le public, les possibles liens entre le monde politique et la prostitution, incitèrent Jorge Ibargüengoitia à reconstruire cet événement tel qu’il aurait pu se passer dans le Mexique d’alors.

Le roman policier et en particulier sa variante noire a intronisé et a sculpté la figure de la prostituée sous diverses normes : fille de la nuit, du jour, du vice, princesse du plaisir, entremetteuse, mère de la syphilis, garce, indic, cendrillon à l’âme tendre ou poupée de mafiosos, elle accompagne le récit de la disgrâce, de la violence et du désamour. Dans Las muertas, les sœurs Baladro sont vues comme de véritables femmes d’affaire, qui côtoient aussi bien la pègre que les hautes instances administratives, pour financer leur commerce sexuel et garantir la sécurité de leur négoce illicite. Pieuses, rancunières, vengeresses, vêtues de noir, elles mènent à la baguette leur entreprise, la dirigent avec poigne et rigueur. Les règles semblent aussi rigides que celles d’un couvent et s’opposent à l’atmosphère de débauche qui détermine souvent la prostitution. Le personnel ainsi que les consommateurs disposent de droits, mais également de devoirs : interdiction de danser au-delà de la zone autorisée, de s’asseoir à une table sans consommer, obligation de payer sa note en argent liquide. Dans les maisons de tolérance des Baladro, droiture et décence sont exigées, et la bonne tenue est conseillée.

On constate ainsi que chez les propres employées des Baladro, soumises par leurs maîtresses à l’isolement et à de multiples traitements indécents, le mal parfois triomphe et les fait aussi virer du stade de victime au stade de bourreau, des bourreaux qui ne conçoivent pas leurs gestes barbares comme impies et nuisibles. Les personnages ont les traits « janussiens » ; leurs multiples facettes balancent souvent entre candeur et infamie. Ainsi les soeurs Baladro se manifestent au lecteur comme de redoutables professionnelles et cruelles exploitantes du corps féminin. Elles sont détentrices de plusieurs maisons de passe, officient avec des mineures, payent le silence des autorités municipales, font fructifier leurs biens en taxant leurs employées pour toutes les dépenses qu’elles occasionnent. 

Les sœurs Baladro ne sont donc pas les seules délinquantes de ces péripéties moribondes. Tout au long du roman, on se rend compte que les autorités ainsi que le monde des médias s’acharnent contre elles et en font des cibles préférentielles. Or le narrateur dénonce aussi certaines injustices vécues par les deux jeunes femmes. Le fonctionnement de la maison close, « el México Lindo », est suspendu sans aucun motif fiable ; les meurtriers du fils d’Arcángela ne sont pas condamnés ; la presse à scandale, afin d’augmenter ses ventes, n’hésite pas à diaboliser les Baladro, en leur imputant toutes les disparitions des jeunes filles de l’État du « Plan de Abajo ». On a d’ailleurs la sensation à la fin de l’ouvrage que face à la loi, les Baladro étaient déjà coupables avant même d’avoir été jugées. Aux articles partiaux des quotidiens du pays se greffe l’incapacité de leur avocat. Au moment du déclin de ces dernières, leurs anciens soutiens, qui légalisaient et acceptaient leurs activités tant qu’ils en tiraient des gains conséquents, les abandonnent, les renient ; ils tâchent ainsi de cacher leurs rapports financiers avec Arcángela et Serafina, afin de ne pas porter préjudice à leur carrière politique et administrative. Mais les commentaires du narrateur les trahissent et prouvent aux yeux du lecteur leur corruption et leur indirecte complicité dans la disparition de certaines prostituées. 


autres envies de lire :

Détails sur le produitDEUX CRIMES 

Qu'y a-t-il de plus dangereux que la police politique pour un jeune gauchiste soupçonné d'avoir mis le feu à un grand magasin de mexico city ? les femmes.
Surtout quand elles sont trois, irrésistibles, et qu'elles l'entraînent dans une spirale de passion et de cupidité, de bluff et de contre-bluff oú rien n'est ce qu'il paraît. sauf le meurtre.
Au travers d'une intrigue extraordinairement subtile servie par un style à l'humour nonchalant, ibargüengoitia raconte un mexique étrange, encore plus dangereux, peut-être, que sa réputation. 
" j'avoue être extrêmement curieux de connaître la réaction du lecteur français devant ces romans d'ibargüengoitia qui vont briser en mille morceaux le moule conventionnel auquel on a voulu réduire, avec une impardonnable légèreté, tout livre écrit en amérique latine " (alvaro mutis).-http://www.ombres-blanches.fr/rayons/polar-sf-fantasy/livre/jorge-ibarguengoitia/deux-crimes/detail/9782070733279.html?deb=11660
Les lecteurs de langue française sont en train de découvrir, non sans quelque retard, l'oeuvre d'Ibargüengoitia (mort bêtement dans un accident d'avion il y a une quinzaine d'années), considéré aujourd'hui dans le monde entier - par l'admirable Alvaro Mutis entre autres - comme l'un des plus grands romanciers du Mexique. Et comme un prince de l'irrespect. Ces ruines que tu vois (1974), ce sont celles du Mexique éternel, vues à travers le prisme d'une petite ville imaginaire plus vraie que nature. Celles aussi que la vie laisse après elle où qu'on soit... et pas seulement au Mexique. Vachardise, dérision, nostalgie, fraternité, humour rose et humour noir : un cocktail plutôt fort en tequila, concocté par un barman virtuose.-http://www.placedeslibraires.fr/detaillivre.php?gencod=9782859407087&ALIS=40e9625f77de9324f498d88c86fbe1f3

CES CONSPIRATEURS SONT LES PREMIERS INSURGÉS QUI MENÈRENT UNE RÉVOLUTION NATIONALE EN NOUVELLE-ESPAGNE. PREMIER ÉCHEC, SANGLANT. SOUS LA HOULETTE D’UN PRÊTRE AMBITIEUX ET INFATIGABLE, POUR LA PREMIÈRE FOIS FURENT SOULEVÉES LES POPULATIONS INDIGÈNES. IBARGÜENGOITIA PLUTÔT QUE DE TOMBER DANS LA ENNIÈME CÉLÉBRATION DU MYTHE NATIONAL, PRÉFÈRE MONTRER L’ABSENCE DE MATURITÉ, LE FLOU POLITIQUE, L’ABANDON DES DEUX CAMPS — PARTAGEANT TOUS DEUX UN SOLIDE MÉPRIS DE LA VIE DES NATIVOS — À UN HASARD DONT L’AUTEUR FAIT LE SEUL MOTEUR DE L’HISTOIRE.
OU BIEN, COMME DANS CES RUINES QUE TU VOIS, C’EST LE MEXIQUE CONTEMPORAIN QUI EST PLANTÉ, UNE PETITE VILLE DE PROVINCE, IMAGINAIRE MAIS TELLEMENT VRAIE : POUSSIÈRE, CONFORMISME, RAGOTS. LE NARRATEUR EST UN JEUNE UNIVERSITAIRE QUI MÈNE TAMBOUR BATTANT UNE RELATION ADULTÉRINE AVEC L’ÉTRANGE, SENSUELLE ET FANTASQUE FEMME DE L’UN CE SES COLLÈGUES. TOUT LE COMIQUE EST DANS LE DÉCALAGE ENTRE LA MORALE AFFICHÉE PAR LES HOMMES, LE SOUCI DE RESPECTER LES FORMES CONVENUES, LEURS DÉSIRS SECRETS QUI LES PORTENT VERS DES FEMMES FANTASMÉES, TANDIS QUE CES FEMMES, ELLES, SONT PRÊTES À LES INCARNER SANS AUCUN PRÉJUGÉ, AVEC UNE LIBERTÉ QUI MANQUE À LEURS ADORATEURS. L’AMBIANCE RAPPELLE CERTAINS ROMANS DE VARGAS LLOSA, LA TANTE JULIA PAR EXEMPLE.-
HTTP://WWW.OMBRES-BLANCHES.FR/DOSSIERS-BIBLIOGRAPHIQUES/THEMES/LITTERATURE-POESIE-THEATRE/LITTERATURE-TRADUITE/LE-MEXIQUE/GENERATION-DU-BOOM.HTML


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************** innoubliable, coup de coeur


 excellent
 très bien
  bien
 moyen
 se laisse lire, sans plus
 bof ! pas génial
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