ma bibliothèque sur Goodreads

Mazel's currently-reading book montage

Louis Lambert - Les Proscrits - Jésus-Christ en Flandre
Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable
Nos ancêtres les gaulois et autres fadaises
Hhhh
L'Elixir de longue vie


Mazel's favorite books »
}

dimanche 4 septembre 2011

Gunnar Staalesen - Le roman de Bergen,

.Tome 1 : 1900 - L'aube 
Paru en six tomes aux éditions Gaïa en 2007, les deux premiers volumes du Roman de Bergen, brillante saga sociale, sont enfin édités en format de poche. 

Célèbre pour ses romans policiers avec le détective Varg Veum, Gunnar Staalesen rêvait depuis longtemps de narrer les métamorphoses de sa ville sans pour autant négliger la fiction. 


L'épopée commence par un meurtre : celui du consul Carl August Frimann, au matin du 1er janvier 1900. Le crime ne sera résolu qu'aux ultimes pages du dernier roman, cent ans plus tard. Il sert de fil rouge à l'histoire de Bergen et de la Norvège, proposant un passionnant tableau du XXe siècle : la révolution industrielle, l'incendie de 1916, l'occupation allemande, la découverte du pétrole qui transforme l'économie du pays... 

La grande histoire croise ici sans cesse la petite, la chronique politique renvoie à la vie familiale. La prouesse rejoint le plaisir.-Christine Ferniot, télérama


L'enchevêtrement des personnages est inextricable... tous sont plus ou moins apparenté par leur mariage, celui de leurs frères et soeurs, ceux de la famille de leur conjoint, puis ceux de leurs enfants... que ce soit dans la bourgeoisie ou dans les familles des domestiques et des ouvriers. 
Sans compter, le lien par maîtresse commune, ni oublier les enfants nés de viols et "droit de cuissage"...

Christian Moland et Ole Berstad, sont les deux policiers en charge de l'affaire Frimann. Moland est également le beau-frère de Brekke,


Maren Kristine Pedersen, femme libérée ou femme de petite vertu pour d'autres... c'est bien entendu par elle que le scandale arrive... maîtresse de la plupart des compagnons de whist... elle détient les secrets de tous... 


famille Frimann, Carl August, consul, de retour d'un bal masqué où il a eu l'audace de venir accompagné d'une autre femme que la sienne, il est assassiné devant chez lui... le 31 décembre 1899. Vingt-cinq ans plus tard, malgré un coupable désigné, le mystère plane toujours sur le pourquoi de ce meurtre et de sa cause... Tout au long du livre, il apparaîtra comme une vieille rengaine que l'on ne peut oublier.


Calle, fils du précédent, se rendra coupable de viol et de coups et blessure sur l'ex-maîtresse de son père... suspect également du meurtre de celui-ci.


famille Dünner, armateur, 


famille Gade, comédien, suspect également, mais... il mettra fin à ses jours dans une loge du nouveau théatre, où il n'a pas été retenu pour l'ouverture. Par déception ? Parce qu'il n'est plus qu'un comédien vieillissant ? ou pour plus grave ? Avant de mourir, il envoie une lettre à son ex-maîtresse... lettre ou confession ?


famille Brandt, consul, suspect


famille Brekke, commerçant et beau-frère de Moland, ruiné à cause de Helgesen... et Frimann... suspect...


famille Helgesen, ex-employé de Brekke, devenu son concurrent... suspect également


famille Nesbo, représentants du monde ouvrier, syndicalistes, leurs relations avec les autres familles est celle de victimes, et/ou d'ennemis.

La ville s'industrialise avec le tramway y est déjà existant, le chemin de fer se construit à partir de 1895  bref la Ville entre dans le XXème siècle.

« le jalonnement de la ligne allait prendre six années, mais le travail commença dès 1895 par ce qui serait peut-être le plus gros défi, le forage de Gravahalstunnel, long de 5 311 mètres, à travers l’Urhovd, à l’époque le plus long tunnel ferroviaire d’Europe du Nord et, de plus, en grande partie réalisé dans des conditions climatiques que l’on aurait considérées dans n’importe quel autre endroit de la planète comme impossibles (p.122) ».


C'est l'âge d'or des commerçants, des armateurs, la bourgeoisie y est florissante et le peuple soumis. Les hommes débarquent des campagnes pour devenir ouvriers, les femmes (jeunes filles) pour se placer auprès des grandes familles bourgeoises. 

Seize ans ont passés... bientôt le meurtre du consul Frimann sera prescrit, ce qui pose un problème de conscience à l'inspecteur Moland. En effet, il n'est guère convaincu par le coupable désigné. Tout au long du livre, et malgré le fait qu'il soit maintenant à la retraite,  au gré de ses rencontres, il poursuit son enquête désormais non officielle.

1916, est une année de grands désordre. Un  incendie à détruit une grande partie de Torgallmenningen et la reconstruction va être longue.  (Il y eut 3 000 sans abris et 400 maisons détruites. Le feu a été causé par une simple lampe dans une baraque de stockage.)
C'est le temps des grandes grèves au sein de la compagnie des tramways... grèvistes et police s'affrontent. les deux fils de l'inspecteur Moland ne sont pas dans le même camp, et bien d'autres voient leur famille déchirée ainsi.
Les luttes politiques commencent, les tenants des bolcheviks se heurtent aux nationalistes, le krach boursier de 1929 creuse encore plus les inégalités. Et pendant ce temps là, Hitler à pris le pouvoir en Allemagne et Mussolini en Italie.
La violence est partout, jusqu'au théâtre, où à lieu le dernier affrontement de l'histoire. Tout est près pour le 3ème acte, la seconde guerre mondiale.

Et maintenant, il va me falloir patienter pour connaître la suite... et ça va être difficile ! L'histoire recèle tant de passion, de bouillonnement... il y avait bien longtemps que je n'avais lu un tel livre !
..Encore merci, à bibliofolie et les éditions Point de m'avoir offert une si intéressante et passionnante lecture, je ne l'ai pas lu mais dévoré !

le tome1 est actuellement parti séduire un autre lecteur, Olivier, j'espère qu'il aura envie de poursuivre et me réclamera le tome2...

curiosité de lectrice...
 Bergen se situe dans le sud-ouest de la Norvège, dans le comté de Hordaland dont elle est le chef-lieu. La ville est située à l'extrémité d'une péninsule formée par de nombreux fjords s'avançant dans les terres. Un archipel et trois iles plus massives situés à l'ouest la protège de la mer de Norvège.
le marché aux poissons en 1900
.Proche de l'Atlantique Nord, la ville historique s'étend entre sept montagnes boisées, connues sous l'appellation De syv fjell. On devrait cette métonymie à Ludvig Holberg, même si elle est parfois attribuée à d'autres personnalités locales.. Plusieurs d'entre elles composant le même massif, Byfjellene, et d'autres ne sont pas visibles de la ville, ce qui entraîne donc des discussions sans fin sur le fait que telle ou telle montagne fait partie des "sept". Mais on sait que le chiffre sept a très souvent été utilisé pour sa symbolique. On évoque le plus souvent les sommets suivants :

Blason de Bergenles incendies façonneurs de la ville

Bergen, étant construite majoritairement en bois, a souvent été ravagée par les flammes. Les derniers incendies datent de 1944 et 1955. En 1756, 1 600 maisons avaient brûlé, et en 1702, 80% de la ville et la quasi-totalité des archives avaient été détruites23.
En 1916 ce fut le tour de Torgallmenningen, dont les magnifiques demeures ont été remplacées par des bâtiments de style Art nouveaufonctionnaliste et même Néoclassique. Il y eut 3 000 sans abris et 400 maisons détruites. Le feu a été causé par une simple lampe dans une baraque de stockage18.
Lors du même incendie, craignant pour leur vie, les autorités libérèrent tous les détenus de la prison. Le lendemain, seulement un ou deux n'y retournèrent pas24.
Pendant l'incendie de 1955, le quartier de Bryggen, l'un des derniers quartiers de la ville construits en bois, a été partiellement détruit (les six allées les plus à l'ouest), puis rénové dans les années 1980 après qu'eurent lieu des fouilles archéologiques sur les espaces brûlés. Le rapport d'incendie indique que les pompiers sont partis de leur caserne une minute après l'alerte et arrivés sur place deux minutes plus tard. Ils ont utilisé 10 000 tonnes d'eau, depuis 34 lances sur terre et 35 sur mer. Le rapport est très précis : le navire de lutte anti-incendie n° III est arrivé sur place 30 minutes après les premiers pompiers, s'est placé à 183 mètres du lieu de l'incendie et a utilisé 12 lances et 4 032 tonnes d'eau. Une lance fut accidentellement brisée lors des opérations25.
Les pompiers de Bergen sont une part très importante de l'histoire de la ville, tout comme les casernes. À la base ils formaient un corps de volontaires exonérés d'impôts et le service a été réorganisé en 1863 en un service municipal et régulier. Sur les hauteurs de la ville, il y avait des tours de garde pour guetter la moindre fumée suspecte. De cette époque il reste le Corps de Garde (en français dans le texte) à Nordnes et Skansen sur Fløyen. Une chose qui amuse les Bergenois est que souvent les touristes prennent la caserne de Skansen pour une église. La caserne principale actuelle est vieille de plus d'un siècle, et, ironiquement, a vu tous les pâtés de maisons l'entourant partir en fumée en 1916. Elle est actuellement transformée en musée, une nouvelle caserne plus grande et plus moderne ayant été mise en service en 2006 sur les rives du Store Lungegårdsvann.

Le Piétisme (on devrait préciser le piétisme spénérien du xviiie siècle) est un mouvement religieux fondé par le pasteur protestant luthérien de FrancfortPhilipp Jacob Spener (1635-1705). En 1670, il a débuté par des collegia pietatis(collèges de piété) qui répondaient à une demande des participants de faire preuve de plus de piété. Une première théorisation a été faite par Spener dans son ouvrage Pia desideria (1675) : il y insistait sur la nécessité d'une piété personnelle et sur le sentiment religieux individuel qu'il jugeait préférables à la connaissance de la stricte orthodoxie doctrinale. En 1689, Joachim Feller, professeur de poésie à l'Université de Leipzig, s'est servi du terme piétiste pour les adhérents de Spener de manière honorable. On trouve cette célèbre citation - Was ist ein Pietist? ("Qu'est-ce que c'est qu'un piétiste ?") - dans un des poèmes de la collection Luctuosa desideria (Leipzig, 1689) sur l'étudiant Martin Born (1666 - 1689).
De grands esprits, formateurs de la pensée occidentale moderne née en Europe, dans et au-delà l' Aufklärung, sont d'origine piétiste: Un des piétistes les plus célèbres est en effet Emmanuel KantHölderlin, également d'origine piétiste, appelait Kant « le Moïse de la nation allemande » à un moment de l'histoire européenne où le concept de « nation » pour « l'Allemagne »1 est d'abord spirituel, linguistique et culturel.

ils en parlent...
.


4 commentaires:

claudialucia ma librairie a dit…

A priori, c'est le genre de livre qui peut beaucoup me plaire. Bravo pour cette analyse complétée par ta recherche sur Bergen; c'est très intéressant.

mazel a dit…

claudialucia ma librairie
merci pour cet avis, j'avoue avoir été plus passionnée par le tome 1 que le 2, qui me semble juste une transition... mais impossible de faire l'impasse, trop de risque de se perdre dans les personnages.
vraiment du très bon.
amicalement

Asphodèle a dit…

Quel billet dis donc, on a envie de s'y plonger et d'oublier le reste du monde ! Tu es prête pour un voyage (sans guide) en Norvège ! depuis l'attentat, je me dis que les norvégiens ne sont pas si lisses que ça...Que d'ardeur...en coulisses.

mazel a dit…

Asphodèle

j'ai trouvé vraiment l'histoire passionnante ! Beaucoup de personnages assez antipathiques d'ailleurs... pratiquement un par famille... je subodore que le tome 3 va être encore pire... je n'en réjoui déjà !

Dans le genre, rien lu de mieux depuis "la dynastie des Forsyth"...

bises