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vendredi 1 avril 2011

Elizabeth Gaskell - Nord et Sud

. 685 pages
Nord et Sud de Elizabeth Gaskell
.Après une enfance passée dans un village riant du Hampshire, Margaret Hale, fille de pasteur, s'installe dans une ville du Nord. Témoin des luttes entre ouvriers et patrons, sa conscience sociale s'éveille. John Thornton, propriétaire d'une filature, incarne tout ce qu'elle déteste: l'industrie, l'argent et l'ambition. Malgré une hostilité affichée, John tombera sous son charme.

.Elizabeth Gaskell née le 29 septembre 1810 à Londres, morte le 12 novembre 1865 à Holybourne, près d'Alton dans le Hampshire, était une romancière britannique.

Elle naît Elizabeth Cleghorn Stevenson au 93 Cheyne Walk, à Chelsea le 29 septembre 1810. Sa mère, Eliza Holland, appartient à une famille influente du West Midlands qui est liée à d'autres familles unitariennes connues, comme les Wedgwood (porcelaine) et les Darwin (naturaliste), mais elle meurt quand Elizabeth est enfant. Son père, William Stevenson, est un ministre unitarien, ainsi qu'un écrivain ; il se remarie après la mort d'Eliza.
Elle passe l'essentiel de son enfance dans le Cheshire, où elle vit avec sa tante, Mrs Lumb, à Knutsford, ville qu'elle immortalisera plus tard dans Cranford (et qu'évoque également Épouses et Filles), sous le nom de Hollingford. Ce livre a une vague intrigue mais est surtout une série de tableaux et vignettes mettant en scène les personnages pittoresques de la petite ville.
Elle a également séjourné à Newcastle upon Tyne et à Édimbourg. Sa belle-mère est une sœur du peintre de miniatures écossais William John Thomson, qui peint un portrait célèbre d'Elizabeth en 1832.
La même année, elle se marie avec William Gaskell, ministre à la chapelle unitarienne de Cross Street, à Manchester, qui mène sa propre carrière littéraire. Ils s'installent à Manchester, où l'industrie environnante offrirait une inspiration pour ses romans (dans le genre du « roman industriel »).
Les cercles qu'ils fréquentent comportent des dissidents religieux et des réformateurs sociaux, notamment William et Mary Howitt et Harriett Martineau.
Le premier roman de Mrs Gaskell, Mary Barton, paraît anonymement en 1848. Les plus connues de ses autres œuvres sont Cranford (1853), chronique savoureuse d'une petite ville du nord de l'Angleterre, d'après Knutsford où elle avait résidé, North and South (1854) et Wives and Daughters (1865). C'est une amie de Charles Dickens et de Charlotte Brontë dont elle a écrit la première biographie en 1857, livre qui a joué un rôle significatif dans l'essor de la réputation de la famille de Haworth. Elle est également l'auteur deCousin Phyllis (Cousine Phyllis), paru en 1864, appartenant au genre qu'on appelle en anglais « novella », c'est-à-dire intermédiaire entre le roman et la nouvelle, que beaucoup d'admirateurs de Mrs Gaskell considèrent comme un pur bijou.
Son grand roman Wives and Daughters, an Every-Day Story (Épouses et Filles, une histoire de tous les jours), est publié mensuellement (18 épisodes) par le Cornhill Magazined'août 1864 à janvier 1866. Certains numéros sont donc posthumes et au dernier ne manque, peut-être, qu'une vingtaine de pages. En effet, Mrs Gaskell meurt brutalement le 12 novembre 1865, à l'âge de 55 ans, en prenant le thé et au milieu d'une phrase, dans le Hampshire, où elle était allée, accompagnée de membres de sa famille, faire restaurer et meubler une vieille demeure pour la retraite de son mari. L'éditeur du Cornhill, Frederick Greenwood, ajouta quatre pages pleines de tact et de discrète émotion, suggérant comment le roman aurait fini.
Elle est enterrée dans le petit cimetière de Knutsford, tous près du porche de l'église. Sa tombe, très simple, est régulièrement fleurie par les admirateurs anonymes de passage.
Mrs. Gaskell se range aujourd'hui parmi les romanciers britanniques les plus considérés de l'ère victorienne. Un certain nombre d'événements doivent marquer le bicentenaire de sa naissance, dont une exposition à Tatton1 (Knutsford, Tatton Park, et Dunham sont mis en scènes dans Cranford).


.mon commentaire : déçue, 
pas trop envie de faire de commentaire, et ça tombe bien, wikipédia l'a fait déjà...


mon appéciation  
Vu le nombre d'avis positifs sur ce livre, je me sens un peu gênée de ne pas l'avoir aimé... j'ai trouvé intéressante la partie sur la grève, mais le reste du livre m'a profondément ennuyée... tous ces bons sentiments, franchement c'était vraiment dégoulinant. En fait, l'impression d'être tombée sur "le roman d'amour" de grand-mère... vraiment beaucoup de difficulté à ne pas abandonner en cours de route. 
Juste dommage que ce soit moi qui ai gagné ce livre alors qu'une autre aurait certainement mieux apprécié. 


Miss Margaret Hale - Elle a dix-huit ans au début de l'histoire et s'apprête, avec bonheur, à retourner définitivement chez ses parents au presbytère d'Helstone, car sa cousine Edith, avec qui elle a été élevée depuis ses neuf ans, se marie. Jusqu'alors, elle vivait à Londres et n'y passait que ses vacances.

Elle est sérieuse et réfléchie, elle aime lire et dessiner. Son père, un homme inquiet et scrupuleux qu'elle adore, se repose beaucoup sur elle. Ce qu'il lui confie, la résiliation de sa charge et sa décision de partir à Milton pour « gagner le pain de sa famille » l'anéantit. Mais elle est forte (Hale signifie « vigoureux »), courageuse et décidée à ne pas se laisser abattre. Elle mûrit beaucoup au contact des Higgins et supporte avec courage les épreuves et les deuils successifs. Revenue à Londres chez sa cousine après la mort de ses parents, elle n'apprécie pas la vie superficielle et oisive qu'on y mène. À sa majorité, indépendante financièrement et sans obligations familiales, elle décide de prendre sa vie en main. Avec l'aide d'Henry Lennox elle apprend à gérer la fortune dont elle a hérité.
Elle est belle, mais pas selon les canons de l'époque, plutôt une beauté altière et d'un abord un peu froid, d'une réserve qui fait croire qu'elle est méprisante. Sa lourde chevelure noire (qu'elle a héritée de son père) contraste avec sa peau très claire, mais elle ne rougit pas facilement et regarde les gens franchement, n'hésitant pas à donner son avis ou poser des questions, ce qui ne se fait pas, normalement, quand on est une jeune fille victorienne bien élevée. Physiquement et moralement elle ressemble à son frère Frederick. Elle est fière (son père le lui reproche parfois), consciente de sa valeur, mais d'une grande honnêteté intellectuelle, ce qui fait qu'elle supporte difficilement la culpabilité du mensonge - un péché capital à ses yeux - qu'elle a dû faire pour protéger son frère, et qui ajoute aux malentendus qui s'accumulent entre Thornton et elle, et qu'elle admet finalement qu'un certain nombre des préjugés qu'elle nourrissait contre Milton et contre Thorton étaient sans fondement.
Mr Tornthorn - Le patron des filatures de Malborough Mills est un homme volontaire (Thorn, c'est l'épine, l'aiguillon), courageux, habitué à se battre : pour lui la vie est une lutte où le plus fort gagne. Encore adolescent, il a dû surmonter la ruine et le suicide de son père et reconstruire la fortune familiale. C'est un homme dur, tenace, passionné, fier, qui ne se laisse pas facilement détourner de ce qu'il a décidé. Margaret trouve qu'il a l'air inflexible et Higgins le compare à un bouledogue, qui ne lâche jamais ce qu'il a saisi. Il s'intéresse aux progrès techniques, à l'innovation. Il n'est pas philanthrope, mais pratique : il récupère ses fumées non pour obéir aux règlements, mais parce que ça lui fait économiser du charbon, il a ventilé ses ateliers parce que des ouvriers en bonne santé travaillent mieux.
Il est grand, large d'épaules. Son regard clair est sérieux, pénétrant, incisif. Un rare sourire, presque enfantin, la première chose que Margaret va aimer chez lui, illumine parfois son visage. À trente ans, il tombe profondément et définitivement amoureux de Margaret, tout en étant conscient qu'elle méprise ce qu'il représente. Ceux qui le fréquentent en dehors de ses activités professionnelles découvrent ce qu'il cache soigneusement : un cœur sensible, une capacité d'attention aux autres. Il éprouve pour sa mère beaucoup d'affection et de respect, pour Mr Hale une profonde amitié (réciproque). Higgins trouve qu'il a deux personnalités incompatibles, le maître inflexible et l'homme généreux.
Mr Richard Hale
Le père de Margaret est curé de la petite paroisse rurale d'Helstone qui ne lui rapporte pas de gros revenus. Homme scrupuleux, angoissé, hésitant et faible, l'air perpétuellement indécis, parce qu'il est déchiré entre ses devoirs familiaux et sociaux, il est convaincu qu'il « doit » quitter l'Église, car il a des « doutes ». Il devient donc un dissident (dissenter). La nature de ses doutes n'est pas précisée, ce qui ajoute à l'inconsistance et au flou du personnage18, seulement leurs conséquences pour lui-même (un changement de statut social) et sa famille : pour sa femme, incompréhension douloureuse, et probable accélération de sa maladie, pour sa fille, charges familiales et domestiques et obligation de s'adapter à une société très différente. En ce sens, c'est un personnage fonctionnel.
Elizabeth Gaskell s'est inspirée de son propre père, William Stevenson, pasteur unitarien à Failsworth, une bourgade agricole près de Manchester, qui quitta son ministère pour raisons de conscience19 et emmena sa famille à Londres en 1806. Elle signale en 1855, dans une lettre à William Fairbairn, qu'elle connaît un «  clergyman qui a quitté l'Église pour des questions de principe, et en cela, a parfaitement bien agi, mais [dont] la vie quotidienne est un constant regret inavoué de l'avoir fait, quoiqu'il le referait encore s'il fallait le faire »20.
Mrs Maria Hale
La mère de Margaret, Miss Maria Beresford, est la fille cadette de Sir John et de Lady Beresford. Elle a fait un mariage d'amour, peu satisfaisant financièrement, même si la situation de clergyman est socialement honorable. Elle a gardé une certaine fierté nobiliaire, qui l'empêche de se rendre au mariage de sa nièce puisque son mari ne peut lui payer une toilette neuve pour l'occasion. Elle se plaint volontiers lorsqu'elle habite Helstone, mais elle vit le départ pour Milton comme une véritable déchéance sociale. Elle est réellement de santé fragile. La maladie dont elle souffre et dont elle meurt finalement, que sa fidèle Dixon l'aide à cacher, n'est pas précisée. Elle souffre aussi de l'absence de son fils bien-aimé, Frederick.
  • Le lieutenant Frederick Hale - le frère aîné de Margaret, qui s'est exilé pour échapper à une condamnation à mort par la Royal Navy pour avoir participé à une mutinerie.
  • Dixon - la femme de chambre de Mrs Hale, déjà à son service lorsqu'elle était la jeune et jolie Miss Beresford, .

Mrs Shaw
La tante de Margaret, fille aînée de Sir John et de Lady Beresford, est une une riche veuve qui possède une maison dans Harley Street, un quartier élégant de Londres. Elle a épousé sans amour un général beaucoup plus âgé qu'elle, et s'imagine que sa sœur Maria, qui a fait un mariage d'amour, mais avec un clergyman aux revenus très modestes, est plus heureuse qu'elle et ne manque de rien.
Edith Shaw
La cousine de Margaret, enfant gâtée très jolie et futile, épouse le capitaine Lennox au début du roman et l'accompagne, avec sa mère, à Corfou où son régiment est en garnison, ne revenant à Harley Street qu'après la naissance de son petit garçon. Elle met au monde son deuxième enfant au moment du décès de Mr Hale. Margaret a beaucoup d'affection pour elle et elle aime Margaret « avec le bout de cœur dont elle dispose » dit Mr Bell21. Ravie de l'accueillir chez elle lorsqu'elle est orpheline, elle craint son esprit d'indépendance et se désole de son manque de coquetterie. Elle aimerait lui voir épouser Henry, son beau frère, pour créer autour d'elle un cocon familial chaleureux.
Le capitaine Lennox
Edith a rencontré ce bel officier nonchalant à un bal. Il est particulièrement fier de la beauté, de l'élégance et des manières parfaites de sa femme. Gentil, courtois, sans ambition, il a revendu son brevet pour rentrer à Londres, où il mène la vie vaine et frivole des riches désœuvrés.
Henry Lennox
Cet avocat jeune et brillant, ambitieux mais sans le sou, est le frère cadet du capitaine Lennox. Il est attiré par Margaret au point de venir à Helstone la demander en mariage, quelques temps après les noces d'Edith avec son frère, croyant qu'il ne lui était pas indifférent. Mais elle l'éconduit gentiment, car, à 18 ans, elle n'a nulle envie de se marier. Elle ne le reverra que trois ans après, une fois revenue à Londres après le décès de ses parents. Il devient son conseiller financier lorsque, à la mort de Mr Bell, elle se retrouve subitement une très riche propriétaire de terrains et d'immeubles à Milton. Edith, qui ignore qu'elle l'a déjà refusé, aimerait bien, pour son confort personnel, qu'il épouse sa cousine.
Margaret apprécie son intelligence et son esprit de décision mais moins son coté sarcastique et caustique. La narratrice suggère qu'il est calculateur et a le cœur sec. La retrouvant lorsqu'elle revient vivre à Londres, et admirant sa beauté et ses capacités intellectuelles latentes, il envisage d'essayer de la reconquérir, profitant des occasions qu'il a de la rencontrer et de la conseiller, ce qui lui permettrait une extraordinaire élévation sociale, maintenant qu'elle est une riche héritière. Elizabeth Gaskell laisse le lecteur deviner pourquoi il renonce finalement, affirmant à Edith, en sortant précipitamment d'une longue conférence de trois heures avec Margaret : « J'ai déjà perdu trop de temps ici » et « Miss Hale ne voudra jamais m'épouser. Et je ne le lui demanderai pas », et laissant le champ libre à John Thornton22.
les habitants de Milton : Ils se divisent en deux catégories antagonistes, les riches patrons et banquiers d'un côté, les pauvres ouvriers, la « main-d'œuvre » (the hands), de l'autre. Ce sont ces derniers que Margaret fréquente en premier, touchée par leur misère, leur fierté bourrue et leur grande dignité. Elizabeth Gaskell reproduit leurs termes dialectaux et leur prononciation particulière23.
Nicholas Higgins
Gros travailleur, intelligent, il est un membre respectable de l'« Union » (on dirait aujourd'hui un « syndicaliste ») qui a lancé la grève quand les patrons ont baissé les salaires. Il se lie progressivement d’amitié avec Margaret. Il a deux filles, Bessy, qui a le même âge que Margaret et Mary, de deux ans plus jeune. Malgré des rapports au début très conflictuels, John Thornton et lui apprennent, grâce à Margaret, à se parler d'homme à homme et nouent progressivement une sorte d'amitié. Quand, ruiné, Thornton devra arrêter sa production, Higgins lui remettra une pétition, signée de tous les ouvriers désireux de revenir travailler chez lui dès qu'il pourra réembaucher. Le personnage est inspiré par George Cowell, un des meneurs de la grève de Preston, en 1853-185424.
Bessy Higgins
L'aînée de Nicholas Higgins a le même âge que Margaret Hale. Victime innocente du système industriel25, elle souffre d’une maladie pulmonaire, induite par la respiration continuelle depuis son enfance des floches de coton. Humble, exaltée et très croyante, elle aime particulièrement l'Apocalypse de saint Jean qu'elle cite souvent, et éclaire Margaret sur beaucoup de sujets liés au fonctionnement de Milton et à la psychologie de ses ouvriers. Elle meurt peu après la fin de la grève.
Mary
La jeune sœur de Bessy, une grande fille brusque et silencieuse, part travailler dans un atelier de découpe de futaine pendant la grève, car, comme dit Bessy, « Faut bien qu'on vive. Ce n'est pas avec ce que le syndicat nous donne qu'on y arrivera ». Elle travaille un temps chez les Hale, puis s'occupe des petits Boucher que son père a plus ou moins adoptés. Elle vient ensuite aider la cuisinière de la cantine créée dans Marlborough Mills.
Mrs Thornton
La mère de Mr Thornton voue à son fils un amour exclusif et une admiration sans borne. C'est une femme forte, de la même trempe que lui, fière de ce qu'il a construit et révoltée par sa ruine. Elle n’aime pas les Hale, et « les grands airs » de Margaret en particulier, tout en reconnaissant à part elle, qu'elle a du caractère. Elle est soulagée d'apprendre qu'elle neveut pas épouser son fils, mais furieuse qu'elle le fasse souffrir et n'ait pas reconnu sa valeur. Elle a perdu un enfant autrefois.
Fanny Thornton
La sœur de John est prétentieuse et superficielle, au grand désespoir de sa mère qui sait qu'elle est faible et peureuse. Elle fait « un très bon mariage » avec un homme riche et beaucoup plus âgé qu'elle, Watson, patron de manufactures « au delà de Hayleigh ».
les industriels : Historiquement, les manufacturiers forment depuis 1836 une Association fermement opposée à toute législation et intervention de l'État dans leurs affaires, comme aux demandes des Unions en pleine expansion26. Ainsi, ils n'appliquent pas la loi des 10 heures (Ten Hour Bill) de 1832. North and South se fait l'écho de leur résistance : l'unparliamentary smoke (les fumées non rebrûlées) ou le refus d'installer des systèmes de ventilation.
John Boucher
Il symbolise l'ouvrier imprévoyant, faible, finalement détruit par le système. Sa femme est malade et meurt peu après lui, et les six enfants sont trop jeunes pour travailler, puisque l'ainé n'a que huit ans.
Leonards
Cet ancien marin a connu Frederick lorsqu'il était lieutenant sous les ordre du capitaine Reid, et qu'il a participé à cette mutinerie pour laquelle il a été condamné à mort par contumace. Il veut le dénoncer pour empocher la récompense.
Mr Bell
Ce vieil ami, qui a dépassé la soixantaine, et souffre d'attaques chroniques de goutte, ce qui laisse supposer qu'il est grand amateur de bonne chère, est un ancien professeur de M. Hale, maintenant fellowN 6 du Plymouth CollegeN 7 à Oxford. Originaire de Milton, il est propriétaire des terres sur lesquelles ont été construits les Malborough Mills, pour lesquels Thornton lui paie un loyer, mais il déteste ce qu'est devenu sa ville natale, préférant résider à Oxford. Vieux garçon à l'esprit caustique, il se découvre une affection toute paternelle pour Margaret, « la Perle » au propre comme au figuré à ses yeuxN 8.
Le docteur Donaldson
Médecin de famille des Thornton, il assiste Mrs Hale dans les derniers temps de sa maladie, soulageant ses douleurs dans la mesure de ses moyens. Il n'a pas pu cacher à Margaret la gravité de l'état de sa mère et admire le courage de la jeune fille.



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en savoir plus :Portail du Royaume-Uni
La petite paroisse d'HelstoneN 9 est située dans le Hampshire, une région agricole très boisée, la New Forest, à l'ouest de Southampton. Margaret a tendance à idéaliser cet endroit où elle a seulement passé ses vacances depuis qu'elle a neuf ans et jusqu'au mariage de sa cousine, époque où elle revient vivre chez ses parents27, dans le pauvre petit presbytère. La société locale est assez réduite, mais Margaret peut passer de longues heures à se promener dans une nature aux paysages paisible et harmonieux.
Une fois à Milton, Margaret idéalise encore davantage son pays natal, sa vie paisible au rythme des saisons. Mais quand Higgins, après la grève, se propose d'aller travailler dans le Sud comme ouvrier agricole, elle l'en dissuade, soulignant tous les inconvénients du monde paysan : une nourriture chiche, alors qu'il est habitué à manger de la viande, des travaux d'extérieur pénibles, l'humidité qui apporte les rhumatismes... Plus tard, elle y retourne en pèlerinage avec Mr Bell après la mort de son père28. Si les paysages l'enchantent toujours et l'aubergiste, Mrs Purkis, l'accueille avec joie, elle découvre qu'en trois ans le paradis de son enfance a bien changé lui aussi : des arbres ont été abattus, le presbytère est transformé par ses nouveaux occupants, Mr. Hepworth, un curé prônant la tempérance et sa nombreuse famille, les petites écolières ont grandi. Elle découvre avec horreur des relents de paganisme et de sorcellerie dans les pratiques arriérées des paysannes. Elle est d'abord accablée par le changement et la déception, mais cela ne dure pas :
« Les bruits habituels de la vie étaient plus harmonieux là que partout part ailleurs dans le monde entier, la lumière plus dorée, l'existence plus tranquille et pleine de délicieuses rêveries. [...] « Rien n'est exactement comme je me l'était représenté, et la réalité est bien plus belle que je ne l'avais imaginée. Oh ! Helstone, jamais je n'aimerais autant un autre endroit ».

The common sounds of life were more musical there than anywhere else in the whole world, the light more golden, the life more tranquil and full of dreamy delight. [...] "All is not exactly as I had pictured it, and the reality is far more beautiful than I had imagined it. Oh, Helstone! I shall never love any place like you". »
Elle comprend que, pour elle, ce lieu restera toujours le plus beau du monde, mais il fait maintenant partie de son passé : il est trop chargé de souvenirs et elle n'a plus envie d'y revenir. John Thornton y a fait une étape, lui aussi, au début du printemps de la même année, en revenant du Havre, désireux « de voir l'endroit où Margaret est devenue ce qu'elle est » (to see the place where Margaret grew to what she is)22
Milton : La grande ville cotonnière, enfumée et bruyante, vouée au travail, est inspirée de Manchester où vivait Mrs Gaskell, ce qui explique que sa description de la ville ouvrière soit bien documentée. La révolution industrielle a certes fait la richesse de la ville mais a aussi conduit à la misère une large part de la population. Ainsi, l’historien Simon Schama note que « Manchester représente le meilleur comme le pire dans des extrêmes effrayants, une nouvelle sorte de ville ; les cheminées des banlieues industrielles vous saluent avec des colonnes de fumée »29. En 1853 il y a 108 usines de coton à Manchester, mais il y en a aussi à Bolton, ville natale deSamuel Crompton, l'inventeur de la mule-jenny, à Oldham, leur construction stimulée par la proximité de nombreuses mines de charbon.
***
la femme de tête à l'époque victorienne
Deux types féminins sont présentés à travers les deux cousines, Edith Shaw et Margaret Hale35. Edith, au début du roman, est endormie et comparée à la Belle au bois dormant et à Titania, attendant la venue du prince charmant qui va les réveiller. Elle symbolise l'idéal féminin de l'époque victorienne : la beauté, l'innocence, la pureté. À la fin, elle se montre une parfaite maitresse de maison, à la vie mondaine superficielle et vaine, satisfaite de meubler son temps par des sorties, des diners, des réceptions.
Le personnage de Margaret Hale reflète l'admiration d'Elizabeth Gaskell pour l'action de Florence Nightingale, ce qui nourrit ses réflexions sur les rôles que peuvent tenir les femmes de sa classe sociale dans la société6. Elle est courageuse, indépendante, ne s'intéresse pas aux sujets habituels de conversation des dames : l'habillement, le mariage, les bijoux. Elle lit, elle marche d'un pas décidé, elle essaie de comprendre les autres. Elle est aussi amenée par les circonstances à organiser à la place de ses parents le départ pour Milton, et apprend à « porter la charge toute seule »35. Et à la fin elle a appris le vocabulaire de la finance pour gérer la fortune héritée de Mr Bell36. Elle ne se conduit pas avec cette « modestie » considérée comme la qualité féminine fondamentale selon les critères de l'époque. Aussi se refuse-t-elle à reconnaître qu'elle a des motifs personnels pour protéger Thornton, ou ment-elle à l'inspecteur de police, parce que se conduire comme elle l'a fait devant les révoltés ou se trouver de nuit dans la rue avec un jeune homme inconnu, ça ne se fait pas quand on est une jeune fille « honnête », (maiden, c'est-à-dire vierge). Sa pudeur féminine souffre de savoir comment tout le monde interprète son geste pour préserver Thornton, qu'elle a poussé à se mettre dans une situation dangereuse : « J'ai bien agi, [... en] me conduisant mal » (I did some good [... by] disgracing myself)37 : la vertu d'une lady victorienne et la vertu chrétienne de charité sont incompatibles. Incapable, à ce moment-là, de reconnaître qu'elle ressent déjà de l'attirance pour Thornton, Margaret accueille sa demande en mariage comme « une prisonnière faussement accusée d'un crime qu'elle détestait et méprisait », de même qu'elle refuse d'envisager l'idée qu'il ait pu prendre Frederick pour un amoureux et en être jaloux. Lorsqu'elle apprend, par le policier, qu'il connaît, et couvre, son mensonge, elle ressent une culpabilité disproportionnée. Elle s'imagine avilie, abaissée, tombée au plus bas à ses yeux. Elle devient silencieuse et commence à rougir sous son regard38, ce qu'elle ne faisait jamais auparavant.
Les hommes sont dans un mode relationnel qui privilégie l'agressivité, considérée comme une qualité masculine, et réprime l'expression des sentiments, considérée comme réservée aux femmes (qui ont aussi le loisir de pleurer, s'évanouir... quand elles ne sont pas des ouvrières). Bessy présente la lutte entre patrons et ouvriers comme « la grande bataille d'Armageddon ». Certes, Mr Hale est bienveillant, mais c'est un homme faible et irésolu, justement qualifié de « féminin » dans son comportement. Margaret affirme constamment le « besoin de préserver la vie » dans ce contexte de la lutte des classes39 et se pose en médiatrice, poussant Thornton et Higgins à se parler en hommes ayant un cœur, et non de maître à employé. Elle est constamment déchirée entre son besoin moral de dire la vérité et la nécessité de se conduire avec la « modestie féminine » requise. Dans le dernier chapitre, Thornton et Margaret ont évolué de façon convergente. Il a « expérimenté » des relations humaines avec ses ouvriers, elle affirme son indépendance face à sa tante et sa cousine. C'est elle qui initie leur rencontre, sous le prétexte d'une discussion d'affaire, tandis qu'il s'exprime d'« une voix tremblant de tendre passion »40. Les deux dernières répliques montrent qu'il n'y a plus face à face un industriel du nord fier et une riche lady du sud méprisante, mais juste « un homme » (a man) et « une femme » (a woman).

***

North and South (Nord et Sud), est l'un des romans industriels de la femme de lettres anglaise Elizabeth Gaskell, publié en 1855, précédemment paru en vingt épisodes hebdomadaires dans la revue éditée par Charles Dickens Household Words, de septembre 1854 à janvier 1855.
Quand le roman a été publié en librairie, l’auteur y a inclus une brève préface indiquant qu’en raison des restrictions du format magazine, elle n’avait pas pu développer l’histoire comme elle le voulait et de ce fait « divers courts passages ont été insérés, et plusieurs nouveaux chapitres ajoutés »N 1.
L’héroïne de l’histoire est Margaret Hale, la fille d’un pasteur du sud rural, qui a quitté l’Église d’Angleterre pour des raisons de conscience, et emmène sa femme et sa fille dans la ville industrielle fictive de « Milton » dans le Darkshire (le pays noir), où on lui propose un travail de professeur privé. Belle, intelligente et cultivée, fière et réservée, Margaret découvre avec horreur l'univers âpre et brutal de la révolution industrielle à ses débuts où patrons et ouvriers s'affrontent dans les premières grèves organisées. Prenant le parti des pauvres dont elle admire le courage et la ténacité et parmi lesquels elle se fait des amis, elle méprise profondément cette classe de nouveaux riches sans éducation que sont les manufacturiers, et plus particulièrement John Thornton, le patron des filatures locales, qui devient l'élève et l'ami de son père. Mais, à travers épreuves et deuils elle apprend à aimer cette ville et ses habitants et même John Thornton, dont elle découvre la grandeur d'âme et la générosité. L'affrontement entre Margaret Hale et John Thornton n'est pas sans rappeler celui d'Elizabeth Bennet et Mr Darcy dans Orgueil et Préjugés, mais dans le vaste cadre d'une grande fresque sociale opposant le rude et besogneux Nord industriel et le paisible Sud rural et conservateur.
La ville de Milton est inspirée de Manchester, surnommée Cottonopolis (Cotonville), où vivait Elizabeth Gaskell. Épouse d’un pasteur unitarien, témoin de la grande misère de cette région industrielle, elle a elle-même travaillé parmi les pauvres et montre dans ses écrits sa compassion pour les opprimés de son époque que sont les ouvriers et les femmes.
North and South fait partie des « romans industriels » d'Elizabeth Gaskell. C'est son œuvre la plus célèbre au Royaume-Uni, avec Wives and Daughters et Cranford. Son premier roman industriel Mary Barton, paru en 1848, traitait déjà des relations entre patrons et ouvriers, mais la narration épousait le point de vue des travailleurs pauvres et décrivait la « misère et les passions haïssables causées par l'amour du gain des riches ; [ainsi que] l'égoïsme et le manque de réflexion et de sensibilité des manufacturiers »1. Dans North and South, son quatrième roman, Elizabeth Gaskell revient sur la situation précaire des ouvriers et leurs relations avec les industriels, mais de façon plus équilibrée puisque sont développés aussi le point de vue et les réflexions d'un patron2. Ce thème est traité à la même époque parCharles Dickens dans Hard Times (Les Temps difficiles), qui paraît en feuilleton dans sa revue Household Words en 1854, donc pendant une bonne partie de la rédaction de North and South2, qui s'étend de février à décembre.


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