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La romancière et journaliste Danièle Sallenave a été élue ce jeudi à l’Académie française au fauteuil de Maurice Druon, décédé en avril 2009, devenant ainsi la septième immortelle de l’histoire de la vénérable institution et la cinquième à porter l’habit vert aujourd’hui. Danièle Sallenave a été élue au premier tour de scrutin avec 18 voix, sur 28 votants, contre 5 voix à Jean-Louis Servan-Schreiber, un bulletin blanc et quatre bulletins blancs marqués d’une croix (signifiant un vote d’opposition, ndlr), a annoncé l’Académie française dans un communiqué.Six autres candidatures au fauteuil 30 avaient été enregistrées.
Née à Angers en 1940, normalienne, agrégée de lettres et traductrice de l’italien, Danièle Sallenave a également collaboré au journal Le Monde, à la revue Le Messager européen et aux Temps modernes. Elle tient depuis 2009 une chronique hebdomadaire, le vendredi, sur France Culture. Lauréate du prix Renaudot en 1980 pour Les portes de Rubbio et du Grand prix de littérature de l’Académie française en 2005 pour l’ensemble de son oeuvre, elle est aussi membre du jury du prix Femina. Elle a par ailleurs enseigné la littérature et l’histoire du cinéma à l’université Paris-X Nanterre de 1968 à 2001.
Cette fille d’instituteurs, auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages, avait été à partir de 1983 un des écrivains phares de P.O.L avant de rejoindre Gallimard en 1988. Son dernier ouvrage, La vie éclaircie, paru en octobre 2010, est un livre d’entretiens avec la Canadienne Madeleine Gobeil dans lequel elles évoquent l’éducation, les livres et la création littéraire, le théâtre, les femmes et les hommes, l’histoire et la politique. En 2009, Danièle Sallenave avait publié Nous, on n’aime pas lire, fruit de ses rencontres avec des enseignants et des élèves, dans des contextes difficiles mais loin des clichés. Cette expérience était née d’une opération organisée par la Ligue de l’enseignement et le ministère de l’Education, consistant à envoyer des écrivains dans des collèges difficiles classés «Ambition réussite».
Avant Danièle Sallenave, six femmes seulement ont été élues à l’Académie française depuis sa création en 1635 mais deux sont décédées : Marguerite Yourcenar, première élue sous la coupole en 1980, disparue en 1987, et l’helléniste Jacqueline de Romilly, disparue le 19 décembre 2010. Les autres immortelles sont l’ancienne ministre et présidente du Parlement européen Simone Veil, intronisée le 18 mars 2010, l’historienne Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie depuis 1999, et les écrivains Florence Delay et Assia Djebar. L’Académie française compte 40 membres quand tous les fauteuils sont occupés. Fin mars, elle a déclaré vacant le fauteuil de Claude Lévi-Strauss, décédé le 30 octobre 2009, et fixé l’élection de son successeur au 23 juin prochain. L’illustre anthropologue occupait le fauteuil 29.
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