..Un peu de révision ne me ferra pas de mal...
La Commune de Paris est une période insurrectionnelle à Paris qui dura deux mois environ, du 18 mars au 28 mai 1871 (« Semaine sanglante » des 21-28 mai). Cette insurrection contre le gouvernement issu de l'Assemblée nationale, qui venait d'être élue au suffrage universel masculin, établit une organisation proche de l'autogestion pour la ville. Elle est la réaction à la défaite lors de la Guerre franco-allemande de 1870 conduisant à l'annexion de l'Alsace-Lorraine par l'Empire allemand nouvellement créé.
Dans plusieurs autres villes de France (Marseille, Lyon, Saint-Étienne, Narbonne, Toulouse, Le Creusot, Limoges1), des communes furent proclamées à partir du 23 mars 1871, mais elles furent toutes rapidement réprimées. Pour Karl Marx, c'est la première insurrection prolétarienne autonome.
De 1804 à 1871, la France a vécu principalement sous des régimes monarchiques plus ou moins autoritaires : (Premier Empire, Restauration, Monarchie de Juillet, Second Empire), le régime républicain et la démocratien'avaient fonctionné que très peu d'années.
La Commune de Paris trouve sa source dans un élan républicain se référant à la Première République et au gouvernement révolutionnaire de la Commune de Paris (1792), ainsi qu'à l'insurrection populaire de juin 1848 sous la Deuxième République, qui avait été réprimée de façon sanglante par le gouvernement instauré par la Révolution de février 1848. C'est d'ailleurs depuis cette date que le drapeau rouge rallie les insurrectionnalistes et barricadiers, parce qu'il symbolise le sang du peuple ouvrier, le drapeau tricolore étant synonyme de répression (le drapeau rouge était, à l'origine, sous la Révolution, le drapeau symbolisant la loi martiale ; le peuple a repris ce symbole pour se moquer des monarques et des soldats).
Adolphe Thiers avait commandé la construction des fortifications qui entouraient Paris alors qu'il était ministre de Louis-Philippe. Il avait conçu cette enceinte pour défendre la ville contre des ennemis, mais avait aussi déjà calculé à l'époque que, pour mettre un terme aux insurrections populaires, il suffisait d'enfermer les insurgés dans la ville, puis de les réprimer. Durant la Révolution de 1848, Thiers avait vainement proposé ce plan au roiLouis-Philippe pour briser la révolution parisienne.
Le 17 mars 1871, Thiers et son gouvernement, évaluant mal l'état d'esprit des Parisiens, envoient la troupe sous le commandement du général Vinoy au cours de la nuit s'emparer des canons de la butte Montmartre. Ce même jour, Thiers organise l'arrestation de
Louis Auguste Blanqui (républicain révolutionnaire insurrectionnaliste surnommé « l'Enfermé » parce qu'il avait passé plus de la moitié de sa vie dans les prisons des rois et de l'empereur), qui se reposait chez un ami médecin à Bretenoux (Lot). De là, il le fait transférer en Bretagne, sous surveillance militaire, avec ordre de tirer en cas d'évasion.
Quand le gouvernement décide de désarmer les Parisiens, ceux-ci se sentent directement menacés. Il s'agit de soustraire aux Parisiens les 227 canons entreposés à Belleville et à Montmartre. Les Parisiens considèrent ces canons comme leur propriété, qu'ils ont eux-mêmes payés lors de la guerre contre la Prusse par la souscription. Ils se voient sans défense vis-à-vis d'éventuelles attaques des troupes gouvernementales (comme en juin 1848). Cependant, les Parisiens disposent de près de 500 000 fusils.
Soulèvement du 18 mars
A Montmartre, Belleville, Ménilmontant, l'armée réussit sans difficulté à reprendre les canons. Cependant il faut les transporter… et les chevaux manquent. Une note du16 mars 1871 du 3e bureau au ministre de la Guerre pressa la réaffectation des 1 800 chevaux disponibles. Ce 18 mars, donc, l'armée attend les chevaux. On tente même de descendre les canons à bras d'hommes… À Montmartre, au matin, le peuple parisien s'éveille et s'oppose à la troupe venue chercher les canons, puis, rapidement, celle-ci fraternise avec lui. Un peu partout dans Paris, la population s'en prend aux représentants supposés du gouvernement, élève des barricades et fraternise avec la troupe. Deux généraux, Claude Lecomte et Clément Thomas (responsables de massacres en juin 1848), sont fusillés rue des Rosiers (en partie rue du Chevalier-de-La-Barre actuelle), malgré les ordres contraires donnés par le Comité de vigilance de Montmartre7 ainsi que l'intervention du maire du XVIIIe, Clemenceau. C'est le début de l'insurrection.
Dans le domaine des cultes, la Commune rompt avec le Concordat de 1802 qui faisait du catholicisme « la religion de la majorité des Français » et des membres du clergé des fonctionnaires. À la fin de l'Empire, les classes populaires parisiennes sont assez hostiles au catholicisme, trop lié au régime impérial et aux conservateurs (notamment en la personne de l'impératrice Eugénie). L'anticléricalisme a été revigoré par la propagande blanquiste, très athée, et par l'attitude du pape Pie IX face à l'unification de l'Italie. Le 2 avril, la Commune décrète la séparation de l'Église (catholique) et de l'État, la suppression du budget des cultes, la sécularisation des biens des congrégations religieuses. Les religieux des couvents de Picpus, des Dames-Blanches et d'Arcueil sont inquiétés ou arrêtés sous divers prétextes. L'église saint-Laurent et l'église Notre Dame des Victoires sont perquisitionnées.
L'archevêque de Paris, Georges Darboy, est arrêté comme otage le 2 avril. La demande d'échange avec Auguste Blanqui, détenu par le gouvernement Thiers, est repoussée le 12 avril puis le 14 mai parAdolphe Thiers. Le prélat est exécuté par les Communards avec quatre autres ecclésiastiques en représailles de l'avance des troupes versaillaises.
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