Je n'ai pas pu résister... ce mois-ci, Le Magazine littéraire et Lire (abonnements), acheté Books, et maintenant celui-ci !,
et franchement il en vaut la peine... pas terminé de le lire, mais déjà des croix devant un nombre impressionnant de titres !
et comme j'ai un livre en commande chez mon libraire... je pense qu'il ne reviendra pas seul...
Romans classiques, mémoires, philosophie, polar, histoire, humour… la sélection du Magazine Littéraire, des 10 livres de poche pour cet été.
en rouge : je vais probablement me laisser tenter
en bleu : j'hésite
en vert : déjà lu
Prenez n’importe quel tome de Saint-Simon, lisez : impossible, à moins d’être sourd, de ne pas sentir monter en soi la joie jubilante, l’admiration éperdue, un enthousiasme proche du délire. Comme celui de Sade, Chateaubriand, Proust ou Céline, son français est à se mettre à genoux. Question de nerf (tendu), de phrasé (souverain) de trouvailles verbales (incessantes). Lire la suite…
Roman français. Sévère, de Régis Jauffret
L’affaire Edouard Stern – ce banquier d’affaires retrouvé dans une combinaison de latex avec une balle dans la tête – a fait couler beaucoup d’encre peu sympathique. Celle de ce livre ne s’y mélange pas: Régis Jauffret ne prétend établir aucune vérité nouvelle sur la mort du milliardaire. Mais il a assisté au procès de sa maîtresse condamnée pour assassinat. Il connaît donc le dossier, et, en romancier, en a tiré un canevas – puisqu’il s’agit de Jauffret, parlons plutôt de ring – dans lequel il s’affronte avec sa propre imagination. Pour créer la fiction d’une liaison qui porte indubitablement sa griffe d’écrivain – et non frappée au coin d’un impossible réalisme. Lire la suite…
Roman français. Madman Bovary, de Claro
Un homme cherche son salut dans le roman de Flaubert. Une femme l’a quitté. Désespéré, il retourne vivre sous les draps avec le livre. «Les pages sont si lisses que mes doigts croient caresser, une dernière fois, sa peau.» Il attrape Madame Bovary, la prend, la tourne, la retourne, la goûte, lui parle. «Viens te coucher, viens me toucher, je n’en peux plus.» Qui n’a jamais rêvé de posséder Madame Bovary ? Tandis que dans le lit le sexe taquine le dos du livre, «Madman Bovary» naît. Lire la suite…
Théâtre. Incendies, de Wajdi Mouawad
La décennie qui vient de s’écouler fut la sienne. Inconnu ou presque au tournant du millénaire, Wajdi Mouawad est désormais partout. Depuis près de quinze ans, il écrit une oeuvre qui s’articule autour du cycle qu’il nomme aussi quatuor, Le Sang des promesses. Dans Littoral, Incendies, Forêts et Ciels, les éléments se succèdent et la réflexion sur la place de l’homme dans un monde qui lui échappe demeure. Mouawad, un nouvel humaniste? C’est peut-être Stanislas Nordey qui l’a le mieux compris. En 2008, le metteur en scène monte Incendies. En 2009, il fait l’acteur dansCiels au festival d’Avignon dont Mouawad est l’artiste associé. En 2010, il monte Les Justes de Camus : c’est Mouawad qui passe au plateau, où il joue Stepan, le terroriste inflexible. Or, à relire aujourd’hui Incendies, publié une première fois en 2003, on se prend à y voir une sorte de Camus postmoderne. Lire la suite
Littérature étrangère. La Divine Comédie, de Dante
Ne soyez pas impressionné(e)s : rien ne vous sépare de l’un des plus grands poèmes de l’humanité. Au contraire, s’il est grand, c’est qu’il tient sa force de ne s’éloigner jamais de la source la plus vive, la moins périssable, du coeur humain. C’est de là que Dante tient ses lauriers. «Si jamais il advient que le poème sacré / Où le ciel et la terre ont mis la main / Et qui m’a fait maigrir de longues années / Vainque la cruauté qui me tient au-dehors / Du beau bercail où je dormis agneau, / Ennemi des loups qui lui font la guerre ; / Avec une autre voix alors, avec une autre laine, / Je reviendrai poète, et sur les fonts / De mon baptême je prendrai la couronne.» Lire la suite
Voyages. Le Creux de la vague, de Stevenson
«Il y a une vague dans les affaires des hommes», dit l’épigraphe du livre. Dans la vie et l’oeuvre de Stevenson également. En 1881, le jeune écrivain de 31 ans publie L’Île au trésor et, surfant sur une plume aisée et une narration fluide, devient immédiatement célèbre. En 1888, embarquant pour le Pacifique Sud, il fait ses adieux définitifs à l’Europe. Peu après, saisi par les rouleaux de l’existence, Stevenson projette avec Lloyd Osbourne, son beau-fils, lui-même ancien dédicataire de L’Île au trésor, d’écrire les aventures d’un trio de malfaiteurs qui, après avoir fait naufrage, découvrent une île inconnue, où il font la rencontre d’Attwater, qui y règne en tyran. Lire la suite…
Polar. La Mort, entre autres, de Philip Kerr
Implacable et glacé, le roman noir qui constitue la suite de La Trilogie berlinoiseplonge le lecteur quatre ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, au coeur d’une Allemagne habitée par une «politique de liquidation du passé», où se croisent espions russes et agents secrets américains à la poursuite d’anciens tortionnaires nazis qui cherchent à fuir la justice en quittant l’Europe pour l’Amérique du Sud. Lire la suite
Philosophie. La Puissance de la pensée, de Giorgio Agamben
Dans un petit volume, de grandes perspectives. En rassemblant trente ans d’essais et de conférences, les éditions Rivages offrent de Giorgio Agamben un portrait en philosophe majeur du « contemporain », comme il a baptisé lui-même l’ère du post-postmodernisme que ses méditations ont ouverte. Lire la suite…
Histoire. Jean Moulin. La République des catacombes, de Daniel Cordier
Daniel Cordier fut le secrétaire de Jean Moulin. Dès la fin de la guerre, il aurait pu – et avec une légitimité inégalable – se faire hagiographe, portraitiste aussi officiel qu’émouvant, traînant, de commémorations en tables rondes, ses trémolos mémoriels. Pourtant, Daniel Cordier ne prend la parole qu’en 1977. Invité à l’émission des Dossiers de l’écran, il accepte de participer au débat, afin de revenir sur les accusations d’Henri Frenay, fondateur de Combat, qui faisait de Jean Moulin un agent cryptocommuniste. Déçu par sa prestation, il s’attelle à un immense travail, qu’il mènera sur trois décennies et exposera en de nombreux volumes. Lire la suite…
Humour. Pointes, pamphlets et diatribes, Monique Nemer
Ne vous fiez pas au molleton de sa couverture, à ses enluminures fleuries ou à ses élégantes lettrines... Si le petit recueil concocté par l’éditrice Monique Nemer tient dans une main, c’est à la manière d’une grenade : prête à voler en mille éclats. «Dans tout ce qui s’imprime, il y a du poison plus ou moins délayé selon l’étendue de l’ouvrage, plus ou moins malfaisant, mortel», avertit, en exergue, une citation du pamphlétaire Paul-Louis Courier. Lire la suite…
Roman français. Sévère, de Régis Jauffret
L’affaire Edouard Stern – ce banquier d’affaires retrouvé dans une combinaison de latex avec une balle dans la tête – a fait couler beaucoup d’encre peu sympathique. Celle de ce livre ne s’y mélange pas: Régis Jauffret ne prétend établir aucune vérité nouvelle sur la mort du milliardaire. Mais il a assisté au procès de sa maîtresse condamnée pour assassinat. Il connaît donc le dossier, et, en romancier, en a tiré un canevas – puisqu’il s’agit de Jauffret, parlons plutôt de ring – dans lequel il s’affronte avec sa propre imagination. Pour créer la fiction d’une liaison qui porte indubitablement sa griffe d’écrivain – et non frappée au coin d’un impossible réalisme. Lire la suite…
Roman français. Madman Bovary, de Claro
Un homme cherche son salut dans le roman de Flaubert. Une femme l’a quitté. Désespéré, il retourne vivre sous les draps avec le livre. «Les pages sont si lisses que mes doigts croient caresser, une dernière fois, sa peau.» Il attrape Madame Bovary, la prend, la tourne, la retourne, la goûte, lui parle. «Viens te coucher, viens me toucher, je n’en peux plus.» Qui n’a jamais rêvé de posséder Madame Bovary ? Tandis que dans le lit le sexe taquine le dos du livre, «Madman Bovary» naît. Lire la suite…
Théâtre. Incendies, de Wajdi Mouawad
La décennie qui vient de s’écouler fut la sienne. Inconnu ou presque au tournant du millénaire, Wajdi Mouawad est désormais partout. Depuis près de quinze ans, il écrit une oeuvre qui s’articule autour du cycle qu’il nomme aussi quatuor, Le Sang des promesses. Dans Littoral, Incendies, Forêts et Ciels, les éléments se succèdent et la réflexion sur la place de l’homme dans un monde qui lui échappe demeure. Mouawad, un nouvel humaniste? C’est peut-être Stanislas Nordey qui l’a le mieux compris. En 2008, le metteur en scène monte Incendies. En 2009, il fait l’acteur dansCiels au festival d’Avignon dont Mouawad est l’artiste associé. En 2010, il monte Les Justes de Camus : c’est Mouawad qui passe au plateau, où il joue Stepan, le terroriste inflexible. Or, à relire aujourd’hui Incendies, publié une première fois en 2003, on se prend à y voir une sorte de Camus postmoderne. Lire la suite
Littérature étrangère. La Divine Comédie, de Dante
Ne soyez pas impressionné(e)s : rien ne vous sépare de l’un des plus grands poèmes de l’humanité. Au contraire, s’il est grand, c’est qu’il tient sa force de ne s’éloigner jamais de la source la plus vive, la moins périssable, du coeur humain. C’est de là que Dante tient ses lauriers. «Si jamais il advient que le poème sacré / Où le ciel et la terre ont mis la main / Et qui m’a fait maigrir de longues années / Vainque la cruauté qui me tient au-dehors / Du beau bercail où je dormis agneau, / Ennemi des loups qui lui font la guerre ; / Avec une autre voix alors, avec une autre laine, / Je reviendrai poète, et sur les fonts / De mon baptême je prendrai la couronne.» Lire la suite
Voyages. Le Creux de la vague, de Stevenson
«Il y a une vague dans les affaires des hommes», dit l’épigraphe du livre. Dans la vie et l’oeuvre de Stevenson également. En 1881, le jeune écrivain de 31 ans publie L’Île au trésor et, surfant sur une plume aisée et une narration fluide, devient immédiatement célèbre. En 1888, embarquant pour le Pacifique Sud, il fait ses adieux définitifs à l’Europe. Peu après, saisi par les rouleaux de l’existence, Stevenson projette avec Lloyd Osbourne, son beau-fils, lui-même ancien dédicataire de L’Île au trésor, d’écrire les aventures d’un trio de malfaiteurs qui, après avoir fait naufrage, découvrent une île inconnue, où il font la rencontre d’Attwater, qui y règne en tyran. Lire la suite…
Polar. La Mort, entre autres, de Philip Kerr
Implacable et glacé, le roman noir qui constitue la suite de La Trilogie berlinoiseplonge le lecteur quatre ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, au coeur d’une Allemagne habitée par une «politique de liquidation du passé», où se croisent espions russes et agents secrets américains à la poursuite d’anciens tortionnaires nazis qui cherchent à fuir la justice en quittant l’Europe pour l’Amérique du Sud. Lire la suite
Philosophie. La Puissance de la pensée, de Giorgio Agamben
Dans un petit volume, de grandes perspectives. En rassemblant trente ans d’essais et de conférences, les éditions Rivages offrent de Giorgio Agamben un portrait en philosophe majeur du « contemporain », comme il a baptisé lui-même l’ère du post-postmodernisme que ses méditations ont ouverte. Lire la suite…
Histoire. Jean Moulin. La République des catacombes, de Daniel Cordier
Daniel Cordier fut le secrétaire de Jean Moulin. Dès la fin de la guerre, il aurait pu – et avec une légitimité inégalable – se faire hagiographe, portraitiste aussi officiel qu’émouvant, traînant, de commémorations en tables rondes, ses trémolos mémoriels. Pourtant, Daniel Cordier ne prend la parole qu’en 1977. Invité à l’émission des Dossiers de l’écran, il accepte de participer au débat, afin de revenir sur les accusations d’Henri Frenay, fondateur de Combat, qui faisait de Jean Moulin un agent cryptocommuniste. Déçu par sa prestation, il s’attelle à un immense travail, qu’il mènera sur trois décennies et exposera en de nombreux volumes. Lire la suite…
Humour. Pointes, pamphlets et diatribes, Monique Nemer
Ne vous fiez pas au molleton de sa couverture, à ses enluminures fleuries ou à ses élégantes lettrines... Si le petit recueil concocté par l’éditrice Monique Nemer tient dans une main, c’est à la manière d’une grenade : prête à voler en mille éclats. «Dans tout ce qui s’imprime, il y a du poison plus ou moins délayé selon l’étendue de l’ouvrage, plus ou moins malfaisant, mortel», avertit, en exergue, une citation du pamphlétaire Paul-Louis Courier. Lire la suite…
Crédit photo : © Dessin de Tignous pour la couverture du hors-série du Magazine Littéraire, été 2011
source : http://www.magazine-litteraire.com/content/newsletter_focus/article.html?id=19463
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire