challenges :
éditions : Stock (9 juin 2010)
4ème de couverture : Michel Folco, que l’on connaît pour ses romans hauts en couleurs, en inventions, et en trouvailles narratives, rencontre cette fois un personnage bien réel, trop réel. Et quel personnage ! Celui par qui tant d’injustices et de malheurs vont naître, Adolf Hitler.
Mais Michel Folco n’est pas un biographe, même si ses ouvrages sont minutieusement documentés. Avec toute sa fantaisie, son humour décapant, il s’applique à nous conter comment le plus banal des enfants peut receler le plus effrayant des monstres. Le roman, ici, dépasse tous les livres d’histoire.L’auteur n’avait pas craint de mettre en scène Napoléon ou Freud. Il a choisi de monter la barre d’un cran. Mais c’est la face mystérieuse et partiellement inconnue d’Hitler qu’il aborde : son enfance et sa jeunesse, dont nous savons peu de choses. La force de l’ouvrage tient à la banalité du personnage. Bien sûr, ses origines furent incertaines. Bien sûr, son talent était médiocre. Bien sûr, sa mère mourut trop jeune. Bien sûr, ses passions n’avaient rien de flamboyant ni d’exceptionnel. Mais, au fur et à mesure qu’on avance dans ce livre étrange grandit un personnage dont la détermination, peu à peu, nous perturbe. Car on ne peut décrypter l’enfance d’Hitler sans imaginer son avenir, sa puissance destructrice, la fascination qu’il exercera sur une grande part de son peuple, lui qui est si peu fascinant. Et c’est tout le talent de Michel Folco que de se glisser dans cet interstice : pourquoi le plus ordinaire des hommes en lui recèle-t-il Hitler ?.
Mais Michel Folco n’est pas un biographe, même si ses ouvrages sont minutieusement documentés. Avec toute sa fantaisie, son humour décapant, il s’applique à nous conter comment le plus banal des enfants peut receler le plus effrayant des monstres. Le roman, ici, dépasse tous les livres d’histoire.L’auteur n’avait pas craint de mettre en scène Napoléon ou Freud. Il a choisi de monter la barre d’un cran. Mais c’est la face mystérieuse et partiellement inconnue d’Hitler qu’il aborde : son enfance et sa jeunesse, dont nous savons peu de choses. La force de l’ouvrage tient à la banalité du personnage. Bien sûr, ses origines furent incertaines. Bien sûr, son talent était médiocre. Bien sûr, sa mère mourut trop jeune. Bien sûr, ses passions n’avaient rien de flamboyant ni d’exceptionnel. Mais, au fur et à mesure qu’on avance dans ce livre étrange grandit un personnage dont la détermination, peu à peu, nous perturbe. Car on ne peut décrypter l’enfance d’Hitler sans imaginer son avenir, sa puissance destructrice, la fascination qu’il exercera sur une grande part de son peuple, lui qui est si peu fascinant. Et c’est tout le talent de Michel Folco que de se glisser dans cet interstice : pourquoi le plus ordinaire des hommes en lui recèle-t-il Hitler ?.
l'auteur : Michel Folco, est un écrivain français né à Albi le 29 septembre 1943.
Il a travaillé comme photographe pour les agences Black Star, Gamma et Sipa avant de se consacrer à la littérature. Il reçut le prix Jean d'Heurs en 1995.
Son premier livre, Dieu et nous seuls pouvons, qui raconte l'histoire de la dynastie Pibrac, exécuteurs des hautes et basses œuvres, a été adapté (pour sa première partie) parChristian Fechner dans son film Justinien Trouvé ou le Bâtard de Dieu.
Dans les trois suivants, on retrouve la même partie du Rouergue, pour y raconter l'histoire des épateurs de Racleterre, les quintuplés nés de l'union de Clovis Tricotin et de sa femme. L'histoire se base surtout sur les aventures de Charlemagne, le dernier "sorti", mais également sur la grande faculté des quintuplés (Clodomir, Pépin, Clotilde etDagobert en plus de Charlemagne) à communiquer (en "Lenou") et à se serrer les coudes..Mon commentaire :
début de lecture : 13/02/11 - fin de lecture : 26/02/11
Suite des aventures du dernier rejetons de la famille Tricotin... probablement pas le meilleur, mais se laisse lire agréablement, malgré le "héros"...
Michel Folco nous entraîne dans un roman et non dans une biographie, de la naissance d'un enfant gâté par sa mère et la jeunesse supposée mais plausible d'un adolescent caractériel mais pas encore le monstre en devenir... à l'attentat de Sarajevo, aux portes de la première guerre mondiale.
. mon appréciation :
le sujet pourrait paraître malsain, et en fait ce n'est pas le cas. Le "héros" reste peu sympathique, et sa jeunesse supposée ne donne aucune envie de le comprendre. D'ailleurs, Folco n'est pas le seul à avoir extrapolé sur le personnage.
dans le même genre :
- Le Transport De A.H. (Roman) de George Steiner
Siméon crut suffoquer.
L'air emprisonné martelait ses côtes. Il vit les yeux de l'homme. Pour la première fois. Il vit les pupilles gris-vert sous les paupières bouffies et la veine qui les bordait comme un fil blême. Les yeux étaient morts. Mais soudain, dans la cendre froide, flamboya, vif et ténu, un cristal de lumière. Puis une fumée grise recouvrit à nouveau le regard de l'homme. Alors Siméon reprit son souffle. Sa voix jaillit, rauque et tendue.
Les mots le traversèrent dans un grand frémissement. - DEBOUT ET MARCHE. J'ai un mandat d'arrêt. Né le 20 avril 1889. Au nom de l'humanité. Pour les crimes ici dénoncés. A la face de Dieu. DEBOUT. Nous partons. Nous partons sur-le-champ. Pour vous rendre au monde, Herr Hitler. George Steiner Hitler retrouvé vivant dans un marais d'Amazonie ? Roman des paradoxes, le Transport de A. H. se révèle un étonnant thriller métaphysique qui, de bout en bout, tient le lecteur en haleine.
Quand la littérature ne sert plus à résoudre les énigmes de l'Histoire, mais simplement joue à les fabriquer. George Steiner s'était affirmé comme l'un des meilleurs essayistes de notre époque : il montre ici qu'il est aussi un romancier talentueux.
- La Part de l'autre de Eric-Emmanuel Schmitt
« 8 octobre 1908 : Adolf Hitler est recalé.
Que se serait-il passé si l'École des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste ? Cette minute-là aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde... »
Par une humanisation nécessaire d'Adolf Hitler, Éric-Emmanuel Schmitt montre que le monde aurait pu être tout autre et que chacun de nous renferme un Hitler en puissance, une possibilité de faire le mal. Cette part que la plupart des hommes cache sans cesse, refoule, est considérée ici comme un prélude à la guerre, à la mort.
L'auteur en abordant cette réflexion essaie de comprendre sans justifier pour ne plus revoir un tel drame sur notre planète. Dans le livre, on trouve l'expression « La part de l'autre » dans une lettre qu'écrit Adolf H. à Sœur Lucie : « J'admets la part de l'autre dans la constitution de mon destin » (p. 247) ; ainsi, cette lettre fait allusion a l'opinion d'autrui qui permet à Adolf H., comme l'avait fait auparavant Freud, de se rendre compte de ses qualités et de ses défauts, et grâce à cela, de progresser et de s'éloigner peu à peu de la part de lui même qui l'aurait emmené à devenir Hitler.
Le style d'écriture, alternant sèchement le récit de la vie des deux personnages, Hitler (historique) et Adolf H. (imaginé par l'auteur) rehausse le malaise qui se fait à chaque instant plus palpable : le dictateur Hitler est une évolution possible existant chez tout être humain. C'est là un des messages de l'auteur : rien n'est jamais joué, chaque homme décide à chaque moment de l'orientation de sa vie. Cette thèse s'approche de l'existentialisme de Jean-Paul Sartre, qui considère lui-aussi que les hommes se réinventent perpétuellement.
À rapprocher d'un autre exercice uchronique intéressant fait par Norman Spinrad en 1972 : Rêve de fer.
- ERSATZ de FALLET RENE
Adolf Hitler n'est pas mort le 26 mars 1945 dans son bunker.
Il a été remplacé par un Ersatz, un garde-champêtre prêt à mourir pour son fürher bien-aimé et qui, par chance, lui ressemble comme deux gouttes d'eau.
Voici le point de départ de ce roman relativement méconnu de Fallet.
Ce dernier s'essaye ici à l'uchronie (réécriture de l'histoire) avec plus ou moins de bonheur.
Il faut dire qu'Hitler qui s'appelle désormais Müller, n'est plus qu'un vieillard de 84 ans coulant des jours paisibles dans une banale maison de retraite avec son lot de pensionnaires déjantés.
Müller va se lier d'amitié avec un certain Held qui poursuit un seul but: retrouver Hitler dont il ne croit pas à la mort...
Le sujet était ambitieux mais on a l'impression que Fallet finit par tourner en rond à l'image des retraités qui traversent son livre.
Reste de vrais moments savoureux, notamment quand l'un des pensionnaires, le bien nommé Wehrmacht, apprend que Müller n'est autre que le Fürher.
source : Montgomery - http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/10201
- Dragon de cracovie de San-Antonio
Ma note : 15/20
citations : p.67 - chapître 8
- la photo d'Adolf enfant dérange parce qu'elle montre un Hitler innocent, un Adolf avant qu'il ne devienne Hitler. Une photo qui entraîne la question de la transformation de ce poupin à l'air candide en assassin de masse.
Ron Rosenbraum (Pourquoi Hitler).
Pour en savoir plus :
DANS LA JEUNESSE MÉLANCOLIQUE ET TRÈS DÉSABUSÉE D'ADOLF HITLER, MICHEL FOLCO RACONTE, À LA MANIÈRE D'UN FEUILLETON, L'ENFANCE ET L'ADOLESCENCE DU FUTUR FÜHRER. DÉRANGEANT.
Certaines paroles d'un père prennent parfois un goût amer. "Félicitations, mon fils, tes notes sont excellentes, continue ainsi et tu monteras bien plus haut que moi dans la hiérarchie..." Tels sont les mots du vieil Alois Hitler à son fils, tristement célèbre. C'est ce qu'imagine Michel Folco, dans son nouveau roman, La jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler - intitulé qu'on ne peut s'empêcher de rapprocher des Souffrances du jeune Werther... Il n'y a toutefois rien de romantique dans les jeunes années du futur Führer, que l'auteur décrit en mêlant vérité historique et liberté de la fiction. Pour expliquer son étrange projet, Folco (qui avait déjà mis en scène Napoléon ou Sigmund Freud) cite d'ailleurs les propos du biographe Ron Rosenbaum : "Se lancer dans la tentative de comprendre Hitler, de comprendre tous les processus qui ont transformé cet enfant innocent en un tueur féroce, c'est courir le risque de rendre ses crimes compréhensibles, et par conséquent, admettre la possibilité illicite d'avoir à lui pardonner." C'est aussi tout l'intérêt de ce roman dérangeant.
Nous plongeons dans l'Autriche paysanne du XIXe siècle, où les rapports plus ou moins consanguins sont monnaie courante. Après bien des tracas, Alois Schicklgruber (devenu Hiedler, puis Hitler), père de deux enfants et récent veuf, épouse le 7 janvier 1885 sa nièce Klara Pölzl, de vingt-trois ans sa cadette. La malédiction semble s'abattre sur le couple puisqu'ils ont des bambins qui décèdent encore nourrissons. Mais, le 20 avril 1889, un miracle se produit avec la naissance d'un petit garçon, Adolf. Comment ce poupon a-t-il pu devenir cet assassin de masse ? Par suite de sa frustration de ne pas être devenu un peintre de renom ? A cause de son regret de ne pas être né chef peau-rouge ? Sa passion pour Richard Wagner aurait-elle eu une mauvaise influence ? La mort de ses parents aurait-elle exacerbé sa rage envers le monde ? Son expérience viennoise a-t-elle été déterminante ? Enfin, sa haine des Juifs viendrait-elle de quelques mauvaises rencontres ? Des origines du patronyme Hitler à la Première Guerre mondiale, Michel Folco raconte, à la manière d'un feuilleton (chaque chapitre est précédé d'une longue citation, faisant presque office de résumé), la gestation d'un Mal annoncé. Analyser un tel destin ne va pas sans dangers littéraires et, par instants, Folco ne sait pas où se placer en tant que romancier (d'où certaines scènes tendancieuses, par maladresse). Mais, à la manière du Michael Haneke du Ruban blanc, il a su poser les bonnes questions. Et c'est déjà beaucoup. -
http://www.lechoixdeslibraires.com/livre-90705-la-jeunesse-melancolique-et-tres-desabusee-d-adolf-hitler.htm
citation :
Un loup est un loup (1995)- En avant comme avant! (2001)
- Même le mal se fait bien (2008)
- La Jeunesse mélancolique et très désabusée d'Adolf Hitler (2010)
autres lecteurs :
************** innoubliable, coup de coeur
excellent
très bien
bien
moyen
se laisse lire, sans plus
bof ! pas génial
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire