La romancière et poète Andrée Chedid est morte, a annoncé son éditeur Flammarion, lundi 7 février. Née au Caire le 20 mars 1920, d'une famille d'origine libanaise, l'écrivain était partie vivre au Liban à l'âge de 22 ans, avant de s'installer à Paris en 1946.
Licenciée de lettres de l'université américaine du Caire, élevée dans trois langues, l'arabe, l'anglais et le français, elle écrit très jeune de la poésie et publie ses premiers textes en anglais, avant de choisir le français. Poète de Double pays, titre d'un de ses recueils, Andrée Chedid concevait son art comme l'expression à la fois d'une vie intérieure et d'un rapport au monde.
UNE ŒUVRE HUMANISTE
Dès 1952, avec Le Sommeil délivré, elle choisit de s'exprimer aussi à travers le roman. Inspirée de son Orient natal, son œuvre romanesque campe, dans un style à la fois sobre et lyrique, des drames individuels et collectifs, pour dire sa foi en l'homme : La Cité fertile (1972), Les Marches de sable (1981), La Maison sans racines (1985), L'Enfant multiple (1989), Le Message (2000).
Deux de ses célèbres romans, Le Sixième Jour (1960) et L'Autre (1969) ont été portés à l'écran. Son œuvre, extrêmement variée (elle a publié des recueils de poésie, des romans, des livres pour enfants, écrit des pièces de théâtre et aussi des chansons pour son fils chanteur Louis et son petit-fils Matthieu) est inspirée en partie par sa double attache orientale et française.
Andrée Chedid a publié au total une vingtaine de romans et de recueils de nouvelles, et ses poèmes sont réunis dans deux volumes : Textes pour un poème (1949-1970) et Poèmes pour un texte (1970-1991). Elle a reçu de très nombreux prix littéraires, notamment l'Aigle d'or de la poésie (1972) et le Goncourt de la nouvelle en 1979 pour Le Corps et le Temps. Officier de la Légion d'honneur, mariée au professeur Louis-Antoine Chedid, elle était aussi mère d'une fille, Michèle, et arrière-grand-mère d'une petite Billie.
Ses deux derniers ouvrages publiés à l'automne — un recueil de poésie (L'Etoffe de l'univers) et un roman (Les Quatre Morts de Jean de Dieu, tous deux publiés chez Flammarion) — évoquent tous deux la quête d'humanisme face à la maladie et la mort.
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