Une douce flamme -427 pages
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1950.
À la fin de La Mort, entre autres, embarqué sous un faux nom pour l’Argentine avec Adolf Eichman, Bernie Gunther va y retrouver le gratin des criminels nazis en exil. Ayant révélé sa véritable identité au chef de la police de Buenos Aires, il constate que sa réputation de détective l’y a précédé. Une jeune fille est assassinée dans des circonstances atroces, et Bernie se dit que cette affaire ressemble étrangement à une enquête non élucidée qui lui avait été confiée lorsqu’il était flic à Berlin sous la république de Weimar.
Soupçonnant l’un des très nombreux nazis réfugiés dans sa ville, le chef de la police, sollicite l’aide de Bernie qui accepte sans grand enthousiasme. Une série de flash-backs nous ramènent à Berlin en 1932, éclairant les progrès de ses investigations, qui posent d’embarrassantes questions sur les rapports entre le gouvernement de Pern et les nazis.
Né en 1956 à Édimbourg, Philip Kerr a fait ses études de droit à l'université de Birmingham. Il a travaillé dans la publicité et comme journaliste free-lance. Il est l’auteur de 12 romans, dont la Trilogie berlinoise, best-seller dans le monde entier et Prix des Libraires du Livre de Poche en 2010. Il écrit en ce moment la suite (6e volume) des aventures de Bernie Gunther. Ses livres sont traduits en plus de 25 langues.
1950, Buenos Aires, Argentine. Suite à ses mésaventures relatées dans La Mort, entre autres, l'ancien inspecteur de police et ancien détective Bernhard Gunther a dû fuir l'Allemagne d'après-guerre. Il arrive en Argentine sous l'identité de Eric Gruen, ancien médecin de camp de concentration. Le réseau qui a organisé sa fuite lui attribue un nouveau patronyme: Dr Carlos Hausner. L'Argentine a besoin de tels médecins et Gunther, alias Gruen alias Hausner, est présenté au président Juan Perón et à son épouse, Evita Perón, ainsi qu'à l'officier Montalbán. Gunther, sentant le danger, révèle immédiatement sa véritable identité. Montalbán connaît Gunther de réputation ainsi que certaines affaires criminelles résolues par lui dans les années 1930.
Montalbán persuade Gunther de travailler pour lui sur un crime sexuel ainsi que sur la récente disparition d'une jeune femme, Fabienne von Bader, affaires très probablement liées et qui s'apparentent à une enquête du début des années 1930 que Gunther n'avait pas résolue à Berlin. Gunther aura même accès aux dossiers de l'époque, ce qui lui rappelle cette mémorable et grave histoire.
1932, Berlin, Allemagne. L'Allemagne de la République de Weimar se demande si les Nazis vont gagner les prochaines élections et accéder au pouvoir. Gunther, tout en devant collaborer avec des sympathisants Nazis qu'il abhorre (autant que leurs idées d'ailleurs), doit résoudre un crime sexuel monstrueux dont a été victime une adolescente. L'indice le plus intéressant est une pilule bleue trouvée sur la scène du crime, laquelle le fait remonter à des chercheurs et des expériences prétendument médicales particulièrement horribles. Le crime ne sera pas résolu car les responsables sont manifestement des intouchables du parti Nazi qui d'ores et déjà préparent l'avenir. Gunther, pendant son enquête, rencontrera ces responsables, des médecins et activistes nazis, ainsi qu'un jeune homme mystérieux au teint mat...
1950, Buenos Aires. Gunther rencontre le père de la jeune fille disparue, Kurt von Bader, un des banquiers allemands qui gère les immenses restes de la fortune nazie dans le but de rétablir un jour le Troisième Reich. Perón veut s'approprier l'argent en question pour servir ses objectifs politiques. Pour son enquête, Gunther se fait passer pour un fonctionnaire qui aide le régime péroniste à détecter les criminels de guerre nazis car il pense que cela va lui permettre de retrouver le meurtrier responsable des assassinats en 1932 et en 1950, manifestement le même psychopathe. Il est par ailleurs approché par une Juive, Anna Yagubsky, qui lui demande de retrouver des parents disparus en Argentine.
Ces différentes affaires vont se mêler les unes aux autres et amener Gunther à découvrir la vérité, une vérité qu'il pensait disparue à jamais. Les meurtres de 1932 et 1950 s'avèrent être des "expériences médicales" qui ont mal tourné, maquillées ensuite en crimes, et dont le responsable, que Gunther rencontre et force à avouer ses méfaits, n'est autre que le jeune homme au teint mat croisé en 1932, dont le nom est Josef Mengele. Par ailleurs, l'Argentine a édicté en 1938 une directive secrète, "la directive 11", dont le but est de stopper l'émigration des Juifs en Argentine, ce qui ne suffit pas: les Nazis ont ainsi construit un camp d'extermination sur les plaines proches des Andes pour régler ce "problème"! Le constructeur et responsable du camp, le Nazi Hans Kammler, est tombé amoureux de la femme du banquier von Bader et les héberge elle et sa fille Fabienne. Gunther, sous la menace d'être éjecté vivant (et évidemment sans parachute) d'un avion, révèle à Montalbán où se trouvent les deux femmes recherchées, ce qui va permettre à celui-ci de les récupérer pour exercer des pressions sur le banquier et ainsi conquérir le magot nazi.
Gunther doit quitter l'Argentine mais Anna, dont il est tombé amoureux, ne le suivra pas, malgré toutes les menaces qui pèsent sur elle.
pal de noël...mon commentaire :
début de lecture 05/03/11 - fin de lecture 09/03/11
Encore un livre impressionnant ! En fait je connais pratiquement pas l'histoire de l'Argentine, je savais que le pays avait accueilli de nombreux nazis, mais je n'imaginais pas que l'extermination des juifs s'était également poursuivie là aussi ! Bien envie d'en savoir plus...
mon appréciation : ma note : 18/20
citations, personnges...
- Adolf Eichmann : Nazi, haut cadre des SS
- Rodolfo Freude : fils de banquier allemand, notable du régime péroniste (voir Réseaux d’exfiltration nazis et ODESSA ainsi que Rodolfo Freude)
- Ernst Gennat : policier et commissaire allemand renommé, chef de Gunther (cf. Ernst Gennat)
- Hans Illmann : chef de la médecine légale à Berlin pendant les années 1930, cacique du parti social-démocrate
- Hans Kammler : Nazi, général SS
- Josef Mengele : Nazi, médecin au camp d'extermination d'Auschwitz
- Evita Perón : femme de Juan Perón, figure mythique de l'histoire de l'Argentine
- Juan Perón : dictateur argentin
- Otto Skorzeny : Nazi, officier de la division SS Das Reich.
Sont également mentionnés: le Nazi Kurt Daluege, les tueurs en série Fritz Haarmann et Peter Kürten.
challenges :
Amérique latine..Portail de l’Argentine
...
en savoir plus...
.Les militaires organisèrent un « putsch » en 1943. Juan Domingo Perón, un colonel de l'armée, participa à ce coup d'État et devintministre de l'emploi, puis vice-président du pays. Il est à noter que l'Argentine resta neutre lors de la Seconde Guerre mondiale jusqu'en1944 mais déclara la guerre à l'Allemagne et au Japon dès cette année. Entre-temps la popularité de Juan Perón augmenta rapidement, au point d'inquiéter sérieusement ses adversaires ainsi que l'ambassade américaine. Il fut forcé de démissionner le9 octobre 1945, arrêté et emprisonné sur l'île Martín García. Mais d'imposantes manifestations populaires, organisées par la CGTd'Angel Borlenghi, aboutirent à sa libération le 17 octobre 1945. On peut dater de ce jour la naissance du péronisme.
Il gagna, le 20 février 1946, l’élection présidentielle. Il mena une politique favorisant à l'origine les ouvriers et le développement dessyndicats avant de les mettre aux pas avec les opposants politiques. Il mena une politique populiste et nationalisa aussi les voies de communication appartenant jusqu'alors aux étrangers. L'état de l'économie se dégrade.
Perón avait de l'admiration pour Benito Mussolini et Franco, et un certain culte de la personnalité fut mis en œuvre. Cependant, malgré le style populiste et autoritaire de sa présidence, le général maintint le multipartisme et les élections démocratiques tout au long de son mandat, interdisant ainsi toute assimilation hâtive au fascisme du péronisme.
L'Argentine devient aussi, pendant cette période, un point de chute pour les réseaux d’exfiltration nazis 3.
Son épouse Eva Perón, surnommée « Evita », une ancienne actrice d'origine modeste, fut très populaire auprès des pauvres : elle était à la tête d'une organisation de charité. Les femmes obtinrent le droit de vote en 1947. Elle mourut en 1952 d'un cancer.
Péron, les nazis et les juifs : http://www.cclj.be/article/20/879
bibliographie :
"Trilogie berlinoise", existe en Livre de poche un recueil de ces trois ouvrages : La Trilogie berlinoise : 1989 : L'Été de cristal, - 1990 : La Pâle figure, - 1991 : Un requiem allemand, - Prix des lecteurs du Livre de Poche / policier-thriller 2010.
Autres romans avec Bernhard Gunther : 2006 : La Mort, entre autres, pas encore lu, achat prévu
Autres envie de lire : ..
de Sergio Corrêa da Costa
De 1933 à 1945, le Brésil, l'Argentine, mais également la Bolivie, le Mexique et la Colombie, se retrouvèrent au cœur d'une " guerre secrète " pour la domination du continent sud-américain. Géographiquement stratégique, riche en minerais, en caoutchouc et en pétrole, peuplée d'importantes minorités germaniques, l'Amérique du Sud suscitait la convoitise des nazis dans leur conquête du monde.
Coups d'État, espionnage, sabotage, assassinats, enlèvements : Allemands, Britanniques et Américains se livrèrent donc à une guerre sans merci pour faire basculer l'Amérique latine dans leur camp. Après la Deuxième Guerre mondiale, nombre de ces pays deviendront des " sanctuaires " pour les criminels de guerre allemands et croates.
L'Argentine de Perón, qui rêvait d'expansion militaire et de bombe atomique, se distingua en accueillant à bras ouverts nombre d'entre eux. À partir de souvenirs personnels et d'une impressionnante documentation inédite, l'auteur, qui était au moment des faits jeune diplomate brésilien en poste à Buenos Aires, nous fait revivre cette " guerre secrète " qui faillit changer le cours de l'Histoire. Guerre secrète où planent les ombres inquiétantes de Juan et Évita Perón, de Martin Bormann, d'Adolf Eichmann, du docteur Mengele et de Klaus Barbie.
Autres lecteurs :
A Berlin, avec Philip Kerr
Par Marianne Payot, publié le 09/06/2010 à 07:00
Avec Une douce flamme, l'auteur de La Trilogie berlinoise plonge à nouveau dans l'Allemagne nazie. Avant de faire un détour par l'Argentine de Peron. L'occasion de rencontrer l'écrivain dans une capitale allemande qu'il ne cesse d'arpenter.
De notre envoyée spéciale
Philip Kerr a de la chance. Il ne travestit en rien la réalité en octroyant dans ses romans un joli rôle à Lorenz Adlon, le créateur du superbe hôtel Adlon de Berlin, qui cachait ses amis juifs dans les suites de son palace. Alors, tout naturellement, en reconnaissance de ce coup de chapeau au fondateur, la direction actuelle lui fait des prix. Du coup, l'écrivain écossais n'hésite pas à traverser la Manche pour donner ses rendez-vous Unter den Linden, face à la porte de Brandebourg. En toute simplicité... Pour l'heure, tandis que l'Allemagne fête le sixième tome de sa saga berlinoise, la France, elle, accueille son cinquième volet,Une douce flamme.
Bref résumé pour tous ceux qui auraient eu la malchance de passer à côté de La Trilogie berlinoise, publiée une première fois au début des années 1990 et rééditée l'année dernière au Masque parallèlement au quatrième tome, La Mort, entre autres. 1932, 1936, 1938, 1947, 1949. De livre en livre, on aura tout connu au cours de cette fascinante plongée au coeur du système national-socialiste : la montée du nazisme, la préparation des JO de Berlin, les accords de Munich et la Nuit de cristal, Heydrich, Himmler et Goering, le Berlin en ruine et la Vienne occupée, mais aussi de voluptueuses prostituées, des maquereaux à la pelle, des mafiosi, des espions, des justiciers... et Bernhard Gunther, bien sûr. Bernhard, Bernie pour les initiés, dispose d'un CV un rien compliqué, ayant multiplié les zigzags entre la brigade criminelle de Berlin et le statut de détective privé. Mais ce dont on est sûr, c'est que notre homme est un fin limier plein d'humour doublé d'un antinazi viscéral. Jamais insensible au charme des jolies femmes, avec son côté désabusé à la Philip Marlowe, il tombe dans une série de pièges qui le mèneront jusqu'aux geôles soviétiques et, last but not least, jusqu'en Argentine, en compagnie de quelques anciens compagnons de Hitler.
"Je me suis fait par moi-même"
"Je me suis peu à peu projeté dans Bernie, confie Philip Kerr, confortablement installé, tasse de thé à la main, dans le magnifique salon de l'hôtel Adlon - reconstruit à l'identique en 1997 après avoir été détruit en 1945. Mais, au départ, je ne songeais guère à écrire un polar. En fait, j'étais confondu par l'histoire de ce peuple charmant tombé dans la main du diable. Je voulais comprendre comment était née l'horreur. Je suis venu ici une première fois en 1984. A mes questions on me répondait "Forget it". Alors j'ai enquêté dans les livres, sur les lieux, et l'idée du privé s'est imposée." En 1989, à 32 ans, il envoie son manuscrit à quelques éditeurs londoniens. Accepté sans coup férir ! Très vite viendront un deuxième tome, puis un troisième et le succès, bientôt mondial (sa Trilogie a été vendue dans plus de 40 pays). Le petit Gallois au teint mat qui se faisait moqué par ses copains d'école prend sa revanche. "Je me suis fait par moi-même, aime à répéter ce fils de la working class. A la maison, quand mon père me voyait écrire, il me lançait : "Comment ça va, Colin Higgins ?" du nom de l'auteur de Harold et Maude, le seul livre qu'il ait jamais lu."
Philip, lui, a dévoré John le Carré, Isherwood, Graham Greene, Chandler, Wodehouse, Hemingway, Eric Ambler et... Hegel. Rien à voir avec ses études de droit ("Mon père voulait que je sois avocat, je hais les avocats !") ni avec son job dans la publicité ("C'était l'horreur"). Aussi se lancera-t-il à corps perdu dans sa quête "métaphysique". Il retourne en Allemagne, dix quinze fois, tente d'en apprendre la langue, s'essaie aussi à celle de Cervantès (pour, notamment, prononcer quelques bribes de remerciement lors de la remise à Barcelone de son "colossal" - 125 000 euros - prix international de littérature policière), passe Noël au Lutetia, à Paris, pour les besoins des septièmes "aventures" de Bernie.
Son vieux guide Baedeker de 1924 en main, Kerr n'en finit pas d'arpenter Berlin. Nous voilà, avec ce drôle de pilote, plantés devant un parking, en lieu et place du bunker de Hitler, remontant la Wilhelmstrasse, le centre du pouvoir du Reich, scrutant l'ancien ministère de la Luftwaffe (le seul qui soit resté intact) ou encore méditant devant les vestiges d'une ancienne école d'art devenue le QG des nazis. Mais, dans Une douce flamme, le national-socialisme n'est encore - pour quelques mois - qu'un spectre menaçant et c'est entre l'Alexander platz, siège de la police, et le Friedrichshain Park, où l'on a retrouvé le corps affreusement mutilé d'une jeune fille, que le héros de Kerr traîne ses guêtres. Dès les premières pages, on sent l'enquête pourrie : les parents de la victime ne sont guère éplorés, les confrères de Bernie se méfient de ses penchants sociaux-démocrates, la pègre le tient à l'oeil, tandis que les hiérarques nazis rôdent dangereusement.
Pour "respirer" un peu, nous nous retrouvons, au chapitre suivant, à Buenos Aires, en 1950. Bernie, Adolf Eichmann et Herbert Kuhlmann viennent d'y débarquer sous des noms d'emprunt - comme quelques milliers d'autres criminels de guerre. Bien sûr, Bernie n'est là qu'au terme d'un pénible imbroglio, mais cet exil forcé va lui permettre de reprendre du service. Malgré sa cinquantaine maladive, le voilà au centre de multiples affaires fort nauséabondes (l'assassinat d'une jeune fille, l'enlèvement d'une autre et la disparition de réfugiés juifs), avec, pour interlocuteurs, excusez du peu : d'anciens bourreaux nazis peu enclins au mea culpa (Kurt Christmann, Walter Kutschmann, Josef Mengele...), des banquiers allemands oeuvrant pour le retour du national-socialisme, et la clique du président Peron et de sa femme Eva en pleine collusion active. Où il est question de pureté raciale, d'avortements sauvages et de charniers humains sous le beau ciel argentin. Retour à Berlin, en 1932, puis c'est de nouveau le Buenos Aires d'après guerre, et ainsi de suite...
Avec la maestria d'un démiurge, Kerr jongle avec les époques et les faits sans perdre jamais le fil de ses récits tristement historiques. A la dernière page, Bernie s'enfuit en Uruguay. On espère bien l'y rejoindre un jour. En attendant, on reprend un nuage de lait avec sir Philip Kerr.
notation
coup de coeur
excellent
très bien
bien
moyen
se laisse lire, sans plus
bof ! pas génial
nul
.
.
2 commentaires:
Un nouvel opus de cet auteur passionnant. Je l'avais découvert l'année dernière, et j'avais adoré. J evais donc m'empressé de lire la suite.
J'ai vraiment bien aimé ! toujours aussi intéressant, j'espère qu'il y aura une suite !
Tel coup de coeur que je compte bien lire deux autres de ses romans historique... achats prévus lors de ma prochaine sortie en librairie...
bises Alex
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