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- Julien Green
Exil
Si je pouvais voir, ô patrie, Tes amandiers et tes lilas, Et fouler ton herbe fleurie, Hélas ! Si je pouvais, - mais, ô mon père, O ma mère, je ne peux pas, - Prendre pour chevet votre pierre, Hélas ! Dans le froid cercueil qui vous gêne, Si je pouvais vous parler bas, Mon frère Abel, mon frère Eugène, Hélas ! Si je pouvais, ô ma colombe, Et toi, mère, qui t'envolas, M'agenouiller sur votre tombe, Hélas ! Oh ! vers l'étoile solitaire, Comme je lèverais les bras ! Comme je baiserais la terre, Hélas ! Loin de vous, ô morts que je pleure, Des flots noirs j'écoute le glas ; Je voudrais fuir, mais je demeure, Hélas ! Pourtant le sort, caché dans l'ombre, Se trompe si, comptant mes pas, Il croit que le vieux marcheur sombre Est las. Victor HUGO (1802-1885) (Recueil : Les quatre vents de l'esprit) |
2 commentaires:
Jolie photo ! Par contre, le bouquin ne me tente pas...
pas grave Liliba,
bises
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