ma bibliothèque sur Goodreads

Mazel's currently-reading book montage

Louis Lambert - Les Proscrits - Jésus-Christ en Flandre
Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable
Nos ancêtres les gaulois et autres fadaises
Hhhh
L'Elixir de longue vie


Mazel's favorite books »
}

samedi 2 juillet 2011

Romain Gary - Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable

Au-delà de cette limite votre ticket n'est plus valable de Gary Romain 


Le personnage de Jacques Rainier est un homme d'affaires puissant que la puissance s'apprête à quitter. Le monologue intérieur du personnage divague entre déclin du monde, déclin de ses affaires, déclin sexuel, déclin de sa vie conjugale. Un fantasme va prendre corps dans un homme jeune, espagnol, pauvre, fort, fragile, idéal, que Rainier va utiliser comme générateur de libido. Dans le texte, c'est l'écriture qui sert à la fois de révélateur et de frein aux angoisses. Par son détournement du tragique du monde et du langage en un monologue de la relation amoureuse, c'est comme si la chute de l'empire tentait, en voulant se redresser et en se trouvant dérisoire, qu'un couple se rapproche, pour mettre un début à ce qui se termine.
La Tour de Pise ne se redressera plus jamais. Pas plus que la virilité de Jacques Rainier, qui atteint l'âge où le déclin de la prostate entraîne le déclin du monde, ou l'inverse, à moins qu'aucun rapport n'existe... Pas si sûr, le narrateur nous fait douter, nous fait danser sur la corde du connu et de l'inconnu. Connu de la petite phrase, inconnu du sens sous-entendu propre à chacun, et que nous partageons petit à petit, page après page. Jusqu'à ce que l'étrangeté de la phrase nous devienne plus familière qu'elle ne le sera jamais au personnage de Laura, amante jeune et brésilienne, aux prises avec ces détours si masculins, tandis que son vieil amant peine à comprendre une logique brésilienne dont le langage franbrasilien est tout aussi touffu d'images mystérieuses, de traductions erronées, de poésie spontanée, que celui de Rainier.
La locution à double tranchant du titre est le début d'une lecture surprenante par ses détournements de lieux communs. Ce sont les larmes plein les poings serrés de rire que les idiomatismes quotidiens de Gary transforment en pierres blanches la vie des personnages, pour mieux ponctuer notre voyage au pays de la métaphore. Ce ticket de l'écriture et du plaisir de lire reste valable au-delà de toute limite, car il n'y a aucun abus.
Les personnages semblent éloigner de nous un sens qui pourrait être plus clair, avec leur manière de substituer des mots, de les inverser, de faire glisser ce que nous connaissons trop loin de nous. Pourtant, par cette opération même, leur langage se rapproche au point de se confondre avec nous : nous devons interpréter ces propos plein de secrets, pour en faire nos propres secrets. Comme dans La Vie devant soi, d'Ajar alias Gary, où le monde est vu par, montré par les mots de, il n'y a pas meilleure façon de voir le monde que par les mots des autres : c'est l'essence même de la littérature, de la lecture, de l'écriture. Le travail sur la langue de Gary est bouleversant. Chaque personnage est une source poétique. Et pourtant c'est un roman. Franchie la limite de la dernière page, notre vision antérieure du monde n'est plus valable. - wikipedia


Roman Kacew (prononcer: katsief, russe : Кацев, hébreu : קצב), dit Romain Gary, est un romancier français d'origine juive ashkénaze, double récipiendaire du Prix Goncourt (cas unique dans l'histoire du Prix). Il naît le 8 mai 1914 à Vilna (Lituanie)1, alors dans l'empire russe2, et meurt le 2 décembre 1980 à Paris.


suivi de lecture : commencé le 1er juillet...

Dur et passablement cynique, mais j'aime bien le style. Il me semble que c'est toujours actuel... certaine description de personnage de "l'époque" se prête très bien a des hommes de notre époque. - 02/07/11
Terminé le 03/07/11... un roman assez effrayant, le temps de mettre mes notes à jours... et j'en reparlerai sur le forum gds...
en tout cas, me donne envie de relire quelques autres...

je ne sais pas encore si je lirai l'intégrale de Romain Gary... tentée, mais seulement si je le trouve dans une collection regroupant toutes ses oeuvres. 

bibliographie : 
finalement pas lu grand chose... je me laisserai probablement tenter par d'autres titres.

Sous le nom de Romain Kacew 
Sous le nom de Romain Gary 
Sous le pseudonyme de Fosco Sinibaldi
Sous le pseudonyme de Shatan Bogat
Sous le pseudonyme d'Émile Ajar

.

2 commentaires:

flou a dit…

moi j'ai a-do-ré ce livre! un sujet à la fois rare et drole, traité avec beaucoup de diplomatie... (je n'ai pas toutefois osé le conseillé au Mec, de peur qu'il ne trouve ça nettement moins drole que moi!)

mazel a dit…

bonjour Flou,
sur le point de le terminer et comme toi, j'adore.
Quelques sourires aussi... pas toujours très sympatiques envers les hommes, enfin ceux de ce genre...
Par contre, ça ne va pas être facile d'en parler...
bises