citations du jour...
Le plus important n'est pas ce que nous faisons, mais l'esprit qui nous meut. Faire la lessive ou écrire un roman,
bien souvent le romancier sera moins grand
et méritant que la femme qui bat son linge.
illustration : Camille Pissarro
René Bazin, né à Angers le 26 décembre 1853 et mort à Paris le 20 juillet 1932, est un écrivain français, à la fois juriste et professeur de droit, romancier, journaliste, historien, essayiste et auteur de récits de voyages.
« Si loin que je remonte dans mes souvenirs, je me trouve écrivant des vers, soit au collège, soit, plus tard, entre deux cours de droit, sur un banc du jardin du Luxembourg. Je tenais aussi un journal de mes impressions et de ce qu'on croit être des pensées quand on est jeune. »
René Bazin devient rédacteur en second au journal L'Étoile et commence à rédiger Stéphanette son premier roman, qui est publié, en 1883, en feuilleton, par L'Union, journal local. Ce roman, ainsi que le suivant (Ma tante Giron, 1885) paraît, en un seul volume, en 1884, à la maison d'édition Retaux-Bray, à Paris.
À partir de 1885, le succès de son roman Ma tante Giron lui ouvre les portes du milieu littéraire parisien. Il rencontre Léon Lavedan, directeur du Correspondant (et père d’Henri Lavedan), ainsi que Georges Patinot, directeur du Journal des débats, qui accepte de publier, en feuilleton, le roman Une tache d'encre.
Dès 1885, des lectures publiques de ses romans ont lieu à la conférence Saint-Louis, cercle d'étudiants de la faculté catholique d'Angers.
En novembre 1887, il rencontre Ludovic Halévy, membre de l’Académie française, qui l’oriente vers Calmann-Lévy, éditeur célèbre dont la diffusion permet à René Bazin d'élargir son public. Calmann rachète les droits du roman Ma tante Giron, puis publie en mai 1888, en un seul volume, Une tache d'encre, roman qui, grâce à l'influence de Ludovic Halévy, est couronné par l'Académie française.
Plusieurs fois lauréat de l’Académie française, il publie des livres de voyages et collabore à La Revue des Deux Mondes ainsi qu’à divers autres journaux. Après 1870, il est l'un des écrivains de la « Revanche » avec Les Oberlé et Le Guide de l'Empereur. Il est élu membre de l'Académie française en 1903, après le succès des Oberlé (1901).
En 1919, après la guerre, dans Les Nouveaux Oberlé, il écrit un tableau, tout en nuances, de la découverte de la France par un jeune Alsacien qui a choisi de combattre dans l'armée française.
À l'exception notable des deux "Oberlé", les romans de René Bazin ont le plus souvent pour cadre le milieu rural et paysan de l'ouest de la France qu'il évoque avec une grande richesse de vocabulaire.
Il y décrit, le plus souvent, la lutte du catholicisme et des valeurs traditionnelles contre la ville, le progrès, l'athéisme, la contagion révolutionnaire, s'inscrivant ainsi dans la mouvance agrarienne, dont une des dérives a été, 50 ans plus tard, le régime de Vichy. Aujourd'hui certains aspects de l'écologie ne sont pas loin de la vision de René Bazin. Avec Paul Bourget, Henry Bordeaux et Maurice Barrès, il fait partie des "4 B", auteurs de référence des milieux traditionalistes de l'époque.
Ainsi La Terre qui meurt, publié en 18981, évoque le drame d'un domaine agricole doublement abandonné : d'une part, par le grand propriétaire qui va à Paris, et qui, ruiné, doit vendre jusqu'à ses meubles, et d'autre part par les fils du métayer chargé de l'exploitation agricole. L'un émigre en Amérique, l'autre devient cheminot. Cependant, la terre finalement ne « meurt » pas, puisque le valet Jean Nesmy, accepté comme gendre par le métayer après quelques réticences, reprend finalement l'exploitation.
Ce livre a connu un très grand succès et en 1936 a été un des tout premiers à être filmé en couleurs.
René Bazin rédigea la plupart de ses livres dans sa propriété des Rangeardières, près d'Angers, sur la commune de Saint-Barthélemy-d'Anjou où il fut élu au conseil municipal en 1904.
Hervé Bazin, également écrivain, était le petit-neveu de René Bazin.